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Longtemps reléguée aux rayons des produits importés, la mûre apparaît désormais comme une culture prometteuse pour les producteurs québécois de petits fruits. Certains producteurs tels que Guy Pouliot, de la Ferme Onésime Pouliot, Simon Plante, de Polyculture Plante, Jérémie Pitre, des Entreprises Pitre, et André Gosselin, des Fraises de l’île d’Orléans, ont décidé d’explorer le potentiel de ce fruit.
Après cinq années d’expérimentation, Guy Pouliot annonce que sa ferme commencera à récolter les fruits pour identifier les variétés les plus intéressantes au chapitre des saveurs.
L’entreprise va produire cette année sur une superficie de 3 000 pieds carrés.
Une question de temps
Selon M. Pouliot, ce n’est qu’une question de temps avant que cette production décolle. Ce sera, dit-il, un volet complémentaire aux fraises et framboises. Simon Plante et Jérémie Pitre partagent cette vision prometteuse, même si la demande pour les mûres est encore modeste par rapport à celle des fraises, des bleuets et des framboises. Pour l’instant, ajoute M. Plante, la mûre représente une production marginale dans son entreprise, mais il y voit un potentiel pour l’avenir.
« Nos clients nous demandent de nouvelles variétés chaque année, pour le goût, l’apparence et la conservation », souligne M. Gosselin. Ce dernier ne croit pas que la mûre va atteindre la fraise et la framboise en termes de popularité, mais les gens en consomment de plus en plus. Présentement, ajoute le président de Fraises de l’île d’Orléans, l’engouement est pour le bleuet.
Une saveur distinctive
La clé du succès pour ces producteurs réside dans la saveur distinctive des mûres québécoises, comme c’est le cas pour les fraises et les framboises, par exemple. Les producteurs reconnaissent unanimement que pour rivaliser avec les produits importés, la qualité du goût est primordiale. L’objectif de Jérémie Pitre est clair : atteindre un point de rentabilité tout en garantissant une qualité supérieure.
André Gosselin, président des Fraises de l’île d’Orléans, apporte un éclairage sur les défis de l’industrie, notamment l’importance cruciale de l’innovation : « C’est la même chose pour tous les petits fruits. Chaque année, il faut vérifier quelles sont les meilleures variétés en termes de goût et de qualité. » Cette recherche constante de perfectionnement reflète la détermination des producteurs à répondre aux attentes changeantes des consommateurs.
Les défis
La culture de la mûre fait face à différents défis, notamment que la plupart des variétés sont importées d’Europe. Aussi, comme le souligne Simon Plante, « la mûre est un fruit qui a besoin de plus de chaleur », ce qui limite sa saison de production par rapport à ses concurrents.
Néanmoins, l’attrait pour ce fruit n’a cessé de croître parmi les consommateurs, alimentant ainsi l’optimisme des producteurs québécois qui sont déterminés à faire de la mûre une composante essentielle de l’industrie des petits fruits de la province.