Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
La culture des fraises hors sol émerge comme une méthode innovante et prometteuse pour les producteurs commerciaux québécois.
Comme le souligne Guy Pouliot, copropriétaire de la Ferme Onésime Pouliot, à l’île d’Orléans, « on peut faire plus de plants à l’hectare et le rendement est meilleur. On double pratiquement le rendement au champ ».
Les résultats obtenus dans plusieurs pays européens, tels que la France, le Royaume-Uni et l’Italie, attestent de l’efficacité de cette approche. La Hollande a été le premier pays à faire la conversion et sa production est aujourd’hui à 100 % hors sol. Selon Jérémie Pitre, vice-président aux ventes et au développement chez Les Entreprises Pitre, « l’avenir de la fraise passe par la culture hors sol », et il est convaincu que ce changement est nécessaire pour relever les défis environnementaux et d’efficacité.
Rendement accru
L’un des principaux avantages de la culture hors sol réside dans son rendement accru. En utilisant des plants plus grands et en les plaçant dans des contenants en fibre de coco spécialement conçus, les producteurs constatent une augmentation significative de la production. Simon Plante, propriétaire de Polyculture Plante, le confirme : « Le rendement est très supérieur. On parle d’une augmentation de 20 % à 30 % d’efficacité lors de la récolte. »
De plus, la culture hors sol offre une vitesse de récolte accrue, permettant aux cueilleurs d’être plus efficaces. « Cette méthode de production sous abri accroît de 1,4 % la vitesse des cueilleurs », déclare Guy Pouliot, ce qui se traduit par des économies de main-d’œuvre substantielles. Par ailleurs, l’absence de mauvaises herbes dans ce système réduit la nécessité de désherber, contribuant ainsi à simplifier la gestion agricole.
Les Fraises de l’île d’Orléans sont un pionnier dans la production de petits fruits hors sol. L’entreprise a commencé à utiliser la méthode de production hors sol il y a une dizaine d’années. « De 25 % à 30 % de notre production de fraises est hors sol et elle augmente d’année en année », affirme son président, André Gosselin. Il y voit les mêmes avantages que les autres producteurs.
Plus écologique
En termes d’impact environnemental, la culture hors sol présente également plusieurs atouts. En réduisant l’utilisation de produits phytosanitaires et en optimisant les ressources en eau grâce à des systèmes d’irrigation automatisés, cette méthode représente une solution plus écologique et durable. Comme le souligne Jérémie Pitre, « la culture hors sol est plus écoresponsable, en plus de réduire l’utilisation de produits phytosanitaires ».
Cependant, la transition vers la culture hors sol n’est pas sans défis, notamment en ce qui concerne les coûts de conversion. Les investissements nécessaires en infrastructures et en équipements, tels que les systèmes d’irrigation automatisés, peuvent représenter un obstacle financier pour de nombreux producteurs. M. Pouliot estime les coûts de conversion à 250 000 $ l’hectare. Simon Plante parle plutôt de 400 000 $ l’hectare.
Malgré ces défis, de plus en plus de producteurs commerciaux québécois se lancent avec détermination dans cette voie. Convaincus des avantages significatifs qu’offre cette méthode en termes de rendement, d’efficacité et de durabilité, ils se sont donné l’objectif de parvenir à une production à 100 % hors sol. Guy Pouliot donne l’exemple des framboises : « Le rendement est tellement supérieur qu’on peut produire autant de fruits sous une plus petite surface sous abri qu’on en produirait au champ sur une surface plus grande. »