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Déjà réputé pour la qualité de sa génétique, le secteur ovin québécois souhaite améliorer la qualité de ses élevages grâce à un programme de génomique unique en Amérique du Nord. Pour ce faire, la Société des éleveurs de moutons de race pure du Québec (SEMRPQ) vient d’obtenir une subvention de 2,1 M$ de Génome Québec et Génome Canada, afin de pérenniser un projet pilote démarré en 2022. « C’est la plus importante subvention jamais accordée au secteur ovin au Canada, rapporte Johanne Cameron, présidente de la SEMRPQ, également enseignante en production ovine à l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec. Ce projet pourra faire avancer notre secteur à vitesse grand V. »
L’approche génomique offre notamment l’avantage de gagner du temps. « En génétique traditionnelle, on prend une mère athlète, un père athlète et on espère que ça donnera des enfants champions, explique Claude Robert, professeur de génétique à l’Université Laval, qui supervise le projet GenOvine. Mais on ne sait pas quel animal de la portée sera le meilleur. Là, on saura lequel, et ce, dès la naissance. » Voilà de quoi réjouir des éleveurs comme Christian Beaudry, d’Agronovie, qui économisera temps et argent.
Le processus consiste à prendre un petit échantillon de chair sur l’oreille. « On compare ensuite le portrait-photo de l’ADN des animaux les plus performants à celui des animaux les moins performants. Les sections différentes sont celles qui nous intéressent », explique Claude Robert.
Le projet-pilote, dont les premiers échantillons ont été récoltés en février 2023, a permis de récolter l’ADN de 1 500 animaux de races Arcott-Rideau et Romanov, et de les recouper avec les performances en vue d’une production de viande. Avec la nouvelle subvention, annoncée en décembre, on récoltera 7 000 échantillons supplémentaires. Cette fois, on inclura toutes les races ovines et on analysera la performance de l’animal en production tant laitière que de boucherie.
On détectera également la présence de certaines tares et la résistance aux maladies fréquentes. Les premiers résultats complets parviendront aux éleveurs d’ici six mois et le programme se terminera en juillet 2026.
Concurrencer l’Australie et la Nouvelle-Zélande
L’amélioration des troupeaux ovins grâce à la génomique n’est pas nouveau. La Nouvelle-Zélande et l’Australie le font déjà depuis 10 ans. N’empêche, grâce à son programme, le Québec pourra, selon l’éleveur Sylvain Blanchette, cibler pour l’exportation des régions distinctes de celles visées par ces deux pays. « [La Nouvelle-Zélande et l’’Australie] n’ont pas le même climat que nous. Et pour être performant, un animal doit être adapté à son environnement, explique-t-il. On va pouvoir vendre à d’autres marchés [au climat similaire au nôtre]. »