Ovins 29 novembre 2023

Le mystère entourant les erreurs de carcasses résolu

DRUMMONDVILLE – L’année 2023 a été synonyme de nombreux défis pour Les Éleveurs d’ovins du Québec (LÉOQ) et sa permanence. L’organisation a notamment été aux prises avec un important enjeu : des erreurs commises dans la classification des carcasses, laquelle permet de déterminer la rétribution des éleveurs. 

Jimmy Lapointe

L’enjeu a été tel que lors de l’assemblée générale annuelle du 17 novembre, à Drummondville, les producteurs ont eu droit à une présentation spéciale de récapitulation de la part d’Alain Trudeau, directeur général par intérim au moment des événements. Il a expliqué que l’enquête, qui a débuté à la fin mars, a révélé que le problème durait depuis le début de 2023. Elle a permis d’identifier la source, soit la technique de mesure de l’un des classificateurs attitrés à un abattoir de Lanaudière. 

Il mettait son couteau de mesure en angle, ce qui faisait que le taux de gras mesuré était trop élevé, et donc, le montant payé au producteur était plus bas.

Jimmy Lapointe, nouveau président de LÉOQ et éleveur à Saint-Augustin, au Lac-Saint-Jean

En fin de compte, 124 producteurs ont été touchés par la situation pour un total de 6 000 agneaux. Les chèques aux producteurs ont été émis par l’assureur le 24 octobre dernier, pour une compensation globale de 94 000$, en se basant sur le prix moyen des carcasses. « Ça nous a grugé énormément d’énergie. On ne veut pas revivre ça », affirme Jimmy Lapointe. 

L’assemblée a d’ailleurs adopté deux résolutions en ce sens, l’une visant à mettre en place un suivi plus serré des audits des abattoirs et l’autre, à fournir des outils de travail électroniques pour la collecte de données.

En fin de journée, l’éleveur Christian Beaudry a tenu à souligner le travail et le dévouement du président sortant, Pierre Lessard, qui, malgré des ennuis de santé, a tenu le fort durant cinq ans, avec une dernière année particulièrement éprouvante. Photos : Sophie Lachapelle

Nouvelle plateforme 

L’année 2023 a aussi été l’occasion de déployer une nouvelle plateforme de gestion de la mise en marché, dont la dernière version était devenue désuète, puisqu’elle datait d’une quinzaine d’années. La plateforme a été déployée au début de 2023, mais le démarrage a été laborieux. 

« On a vu les problèmes que ça peut donner, des lancements de plateforme, avec la SAAQ [Société de l’assurance automobile du Québec], explique le président sortant de LÉOQ, Pierre Lessard. Ç’a été un peu chaotique au début et les producteurs sont restés un peu sur leur appétit. Mais c’est en peaufinage. On a une firme informatique qui nous aide avec ça. » 

L’important investissement dans la plateforme s’est reflété dans les états financiers de l’organisation, alors qu’ils affichent un déficit de 69 000 $, ce qui est toutefois moins élevé que prévu. Un autre déficit est anticipé pour l’an prochain, afin de continuer à éponger la facture. 

Financement

Au menu des mois à venir, les producteurs ovins comptent d’ailleurs se pencher sur le mode et le niveau de financement. « C’est dans nos priorités, dit le président Jimmy Lapointe. Ce sera un défi, car nous avons adopté plusieurs résolutions qui nécessitent des investissements. Est-ce qu’on se base sur le nombre de brebis, brebis et agneaux? Est-ce qu’on augmente le montant par tête? C’est à voir. »


Prix de l’agneau en diminution

Les enjeux financiers sont d’autant plus préoccupants que les prix de l’agneau sont en diminution depuis deux ans. « Ç’a baissé d’environ 15 % depuis la COVID, rapporte le président de LÉOQ, Jimmy Lapointe. Avec la réouverture des marchés, on doit faire face à la concurrence, entre autres avec les importations de Nouvelle-Zélande. »

Retour au calme en matière de ressources humaines

Les Éleveurs ovins du Québec (LÉOQ) ont connu des bouleversements au chapitre des ressources humaines. Le directeur général précédent a quitté l’organisation au début de l‘automne 2022 et le poste de directeur général n’a été pourvu de manière permanente qu’en août 2023, avec l’arrivée d’Olga Tchernievski. Deux employés de l’Agence de vente des agneaux lourds ont également quitté leurs fonctions, dont le directeur. Ce poste n’a été pourvu qu’en septembre, avec l’arrivée de Marc-Olivier Bessette, mais il manque toujours un agent. Le nouveau président de LÉOQ, Jimmy Lapointe, se dit optimiste envers l’avenir, grâce notamment au personnel qui a été embauché. « On est impressionnés par la vitesse à laquelle ils se sont adaptés à leurs nouvelles fonctions », dit-il.

Révision de la grille d’évaluation des carcasses

Cet automne, l’Agence de vente des agneaux lourds a entrepris la révision de la grille d’évaluation des carcasses qui n’avait pas été revue depuis plusieurs années. La négociation des termes annuels était toujours en cours au moment d’écrire ces lignes. « Et en 2024, on va revoir le mécanisme de fixation des prix par l’agence de vente », explique Jimmy Lapointe.