Ovins 24 juillet 2024

Des moutons vendus à des prix records

La qualité génétique des animaux présentés à la Classique canadienne du mouton, qui s’est tenue à Richmond, en Estrie, du 11 au 13 juillet, marquera l’histoire. En effet, les quelque 258 animaux inscrits ont été vendus à des prix records, ont rapporté les organisateurs de l’événement, qui se tient chaque année dans une province différente. 

Au total, 14 moutons de quatre races différentes ont été vendus au-dessus de 3 000 $, alors que la moyenne se situe ­normalement autour de 2 000 $.

Ce sont des éleveurs du Nouveau-Brunswick, de la Ferme Newton Suffolks, qui ont obtenu le meilleur prix pour un bélier de race Suffolk, qui a remporté la première place de sa catégorie. L’animal a été vendu pour 9 500 $ à un éleveur de ­l’Ontario. La meilleure vente côté brebis a été réalisée par l’éleveur québécois Larry Mastine, de Danville, en Estrie, qui a vendu son sujet de race Suffolk pour 3 900 $ à un éleveur de l’Alberta. « La qualité génétique était incroyable. On a été vraiment surpris. Souvent, il y a de bons prix pour les meilleurs sujets, et ça baisse pour d’autres, mais là, les prix se sont maintenus très haut », observe Cathy Michaud, directrice générale de la Société des éleveurs de ­moutons de race pure du Québec.

L’événement a également été diffusé en ligne, ce qui a pu contribuer à ce succès, souligne Mme Michaud, puisque les éleveurs de partout au Canada ont pu y assister et participer aux ventes virtuellement. De plus, l’excellente réputation des ­éleveurs québécois en matière de génétique ovine a peut-être contribué à rehausser la qualité des animaux qui ont été présentés cette année, avance-t-elle.

Le grand champion mâle de race Suffolk, élevé par les Néo-Brunswickois Bryce (à droite sur la photo) et Jordan Anderson, de la Ferme Newton, a été vendu pour 9 500 $, soit un prix record pour l’événement. Photos : Krista Whalen

Des éleveurs d’ici se démarquent

La Bergerie Marovine, de Saint-Charles-sur-Richelieu, en Montérégie, s’est distinguée avec un bélier de race Hampshire qui a remporté le titre de Champion suprême, qui couronne le meilleur bélier, toutes races confondues. L’animal a été vendu pour 1 700 $.

Plusieurs autres éleveurs du Québec se sont démarqués avec des titres de champions dans leur catégorie, dont l’éleveur Réjean Girard, avec deux moutons récompensés dans la catégorie North Country Cheviot. Ils ont été vendus pour 5 200 $ et 4 000 $ à un producteur de la Saskatchewan.

Les prix de vente varient souvent en fonction de la demande pour certaines races. Des races comme la Hampshire, présentes au Québec, sont moins prisées dans d’autres provinces.

Cathy Michaud, directrice-générale de la Société des éleveurs de moutons de race pure du Québec

Sylvain Blanchette, éleveur ovin qui faisait partie du comité organisateur de cette édition de la Classique canadienne du mouton, souligne que pour les éleveurs ovins, une participation nécessite du temps et de l’argent. En revanche, elle permet une « reconnaissance de la qualité de leur travail lorsqu’ils remportent des prix, en plus d’ouvrir de nouveaux marchés pour plusieurs d’entre eux », précise-t-il. C’est notamment le cas, cette année, pour la Ferme Charmax, qui élève des moutons Romanov, une race qui est peu présente ailleurs au Canada. M. Blanchette rapporte que la ferme a néanmoins réussi à vendre, à environ 2 000 $ chacun, plusieurs béliers qui prendront la route de la Saskatchewan.

Variation des critères d’évaluation selon chaque race

Le jugement des animaux est basé sur des critères génétiques, comme la productivité. « L’évaluation se fait uniquement en fonction de la production de viande et non pour le lait », spécifie Cathy Michaud.  

La conformation de l’animal, comme la dentition, la largeur des hanches ou la démarche, est également prise en compte. S’ajoutent parfois des critères esthétiques qui sont gages de l’intégrité des races, mais qui varient d’une race à l’autre. Ces critères peuvent être la qualité de la fibre, la disposition de la laine sur la tête ou un positionnement particulier des oreilles, entre autres exemples.

Théo Montminy (à gauche) et Trenholm Nelson (à droite). Photos : Krista Whalen

Théo Montminy (à gauche) et Trenholm Nelson (à droite). Photos : Krista Whalen

Nouveau temple de la renommée

Sept éleveurs québécois qui ont laissé leur marque dans l’industrie ovine canadienne ont été intronisés au tout nouveau Temple de la renommée de la Société canadienne des éleveurs de moutons. Cet honneur leur a été décerné lors de la Classique canadienne du mouton. Il s’agit de feu Peter J. Conway (1931-2013), de feu Louis-Philippe Mc Carthy (1914-2004), de feu Jacquelin Moffet (1953-2020), de Lois Lovette Laberge et Robert Laberge, de Théo Montmigny ainsi que de Trenholm Nelson. Ils ont été reconnus pour leur leadership et leur contribution dans l’élevage de moutons de race pure. Des éleveurs d’autres provinces s’ajouteront progressivement à cette liste au cours des prochaines années. L’édition 2025 de l’événement se tiendra au Manitoba.