Oeufs 16 juillet 2024

Les œufs bons pour la santé, confirme une nouvelle étude

Consommer cinq œufs ou plus par semaine n’a pas d’effets indésirables sur la santé, conclut une nouvelle étude américaine, réalisée par l’Université de Boston. 

Les résultats démontrent, en fait, que les œufs, lorsqu’ils font partie d’une alimentation saine, peuvent contribuer à réduire les risques cardiométaboliques, tels l’hypertension artérielle, l’anomalie de la glycémie à jeun et le diabète de type 2.

Les données d’un groupe de 2 349 adultes, âgés de 30 à 62 ans, ont été colligées durant quatre ans dans le cadre de l’étude, dirigée par la professeure de médecine Lynn Moore, à la Boston University School of Medecine. 

L’état de santé des participants qui consommaient cinq œufs par semaine a été comparé à ceux qui en mangeaient la moitié d’un durant la même période.

« Pour les personnes ayant un mode de vie globalement sain, la consommation régulière d’œufs a contribué à des résultats de santé encore meilleurs », a commenté la professeure Moore. 

Pas surprise

Les conclusions de l’étude n’étonnent pas outre mesure la nutritionniste Paméla Rousseau.

Avec ses résultats, l’étude dirigée par la Dre Lynn Moore vient appuyer le fait que les œufs peuvent faire partie d’une alimentation saine sans augmenter les risques de maladies cardiovasculaires.

Paméla Rousseau, nutritionniste

« Contrairement à la croyance populaire, une consommation régulière d’œufs n’a que très peu d’impact sur les niveaux de cholestérol sanguin », ajoute Mme Rousseau, qui travaille avec Bon pour toi, une équipe d’experts en nutrition qui a notamment publié des livres de recettes.

Mauvaise presse

Certains préjugés sont effectivement tenaces, confirme le président de la Fédération des producteurs d’œufs du Québec (FPOQ), Sylvain Lapierre. Mais, s’ils ont longtemps eu mauvaise presse, les œufs ont retrouvé leurs lettres de noblesse.   

Dans les années 1980, les œufs avaient été mis au « banc des accusés », à la suite de la publication des résultats d’une étude dans un magazine américain. Leur consommation devait être limitée pour éviter d’augmenter le taux de cholestérol, se souvient-il. 

Mon père a repris l’entreprise familiale à cette période-là, dit-il. [L’étude] s’était traduite par une baisse de consommation et, avec la gestion de l’offre, par une baisse de quota d’environ 12 %.

Sylvain Lapierre, président de la Fédération des producteurs d’oeufs du Québec

Une nouvelle étude a toutefois rectifié le tir, une quinzaine d’années plus tard. Et la consommation d’œufs s’est remise à augmenter, précise-t-il. 

Les producteurs d’œufs ont actuellement « le vent dans les voiles », affirme Sylvain Lapierre. Il se réjouit, en outre, qu’un nombre grandissant de consommateurs reconnaisse la valeur nutritive des œufs. 

« Les œufs sont une bonne source de protéines [environ 6 grammes par œuf], sont faibles en calories [environ 70 calories par œuf] et représentent une des protéines les plus abordables, relève Paméla Rousseau. Ils peuvent donc être un ajout intéressant au sein d’une alimentation variée. »

La nutritionniste précise cependant que les résultats positifs de l’étude sont associés à une alimentation globalement saine. « Il est difficile d’isoler les effets spécifiques des œufs sans considérer l’influence positive de l’ensemble du régime alimentaire », dit-elle.

L’étude a été financée par le Egg Nutrition Center, partenaire de recherche américain des Producteurs d’œufs du Canada. « Cela ne discrédite pas automatiquement les résultats, mais il est important de rester vigilant face à d’éventuels biais induits par les sources de financement », note Mme Rousseau.