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Malgré la multiplication des cas d’influenza aviaire au Québec depuis le début de l’année 2023, l’Alliance réciproque de l’industrie des œufs de consommation du Canada (ARIOCC) refuse de paniquer.
Son directeur général, André Patry, préfère nuancer l’effet de ces augmentations de cas. « Oui, il y en a beaucoup, mais ce sont principalement des fermes de canards et de dindons qui sont touchées. Deux productions avec qui nous n’avons pas d’entente. Présentement, je dirais que ce n’est pas plus sévère que l’an dernier. »
Néanmoins, pour la première fois depuis sa fondation en 2011, l’ARIOCC a dû verser en 2022 des compensations de près de 1,3 M$ aux producteurs québécois dont les élevages avaient été contaminés par l’influenza aviaire. Conséquemment, les primes d’assurances des producteurs pour 2023 ont augmenté de près de 30 %.
« Oui, c’est l’année où on enregistre les plus grosses pertes, mais avec 1 800 membres et 3 000 contrats d’assurance, on n’en a jamais eu autant. Et dans 12 mois, on sera encore plus gros. Il faut faire attention quand on compare. Actuellement, on en parle beaucoup parce que c’est l’influenza aviaire, mais il y a 10 ans, c’était la Salmonella enteritidis dont tout le monde parlait », relativise encore une fois André Patry.
Selon Paulin Bouchard, président de la Fédération des producteurs d’œufs du Québec (FPOQ), il faudra s’habituer à la hausse des primes d’assurance, qui n’est pas près de prendre fin, selon lui. « Ce qui nous inquiète, c’est qu’il y a très peu d’assureurs dans ce marché et ceux qui restent sont nerveux parce qu’il y a des cas de grippe aviaire partout dans le monde. Et on sait que moins il y a de compétition, plus on paie cher », explique le producteur d’œufs de Saint-Gédéon, en Beauce.
Les appels d’offres en vue de renouveler les contrats d’assurance pour 2024 auprès des syndicats d’assureurs, principalement basés à Londres, en Angleterre, se font généralement tard à l’automne. En attendant, Paulin Bouchard en appelle à la vigilance des producteurs quant au respect du protocole de biosécurité, qui a d’ailleurs été raffermi ce printemps par l’Équipe québécoise de contrôle des maladies avicoles.
« C’était important d’améliorer le protocole et que les producteurs fassent preuve de plus de rigueur. C’est un élément qui est pris en compte par les assureurs quand ils établissent le coût des primes », explique le président de la FPOQ. « Il faut maintenant se croiser les doigts pour que les oiseaux sauvages qui passent au-dessus de nos têtes soient de plus en plus immunisés naturellement, qu’ils réussissent à combattre la maladie pour être de moins en moins porteurs », souhaite-t-il en terminant.