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Les couvoiriers du Québec font de nouveau face à des problèmes d’approvisionnement en œufs d’incubation provenant des États-Unis. Cette situation s’était déjà produite en 2022, pendant la pandémie de COVID-19, alors que le manque de main-d’œuvre avait réduit la production dans ce pays, d’où 20 % des œufs d’incubation nécessaires à la production canadienne doivent provenir, en vertu d’un accord commercial signé en 1989 entre les deux pays.
« On pensait que les effets de cette crise s’étaient résorbés, mais il semble y avoir de nouveaux enjeux d’approvisionnement », constate Julie Boudreau, directrice générale des Couvoiriers du Québec.
Selon elle, ce serait maintenant les nombreux cas de grippe aviaire dans les troupeaux commerciaux d’œufs d’incubation de la Colombie-Britannique qui seraient en partie responsables d’une nouvelle rareté des œufs sur le marché américain.
« [Les producteurs britanno-colombiens] ont perdu, de mémoire, 17 troupeaux, donc ils ne pourront pas faire leur production [d’œufs d’incubation] pour le marché domestique », rapporte-t-elle. Pour pallier ce manque d’environ 20 millions d’œufs, un rééquilibrage de la production canadienne s’est mis en branle afin que la Colombie-Britannique puisse importer une plus grande quantité d’œufs des États-Unis pour répondre rapidement aux besoins de sa production. En échange, les autres provinces se sont engagées à en importer un peu moins, mais en produire plus.
Cette situation a néanmoins fait augmenter la demande sur le marché américain.
Maximiser la production domestique
Le président des Producteurs d’œufs d’incubation du Québec, Gyslain Loyer, avoue que, devant une telle situation, les solutions sont limitées. « C’est un défi. La seule chose qu’on peut faire quand les couvoiriers nous disent qu’ils ont de la misère à s’approvisionner [aux États-Unis], c’est de maximiser notre production, mais ça ne se fait pas si facilement », déplore-t-il.
Concernant la hausse de prix des œufs d’incubation importés des États-Unis, ce sont les couvoiriers qui l’avaient absorbée en 2022-2023, indique Mme Boudreau. Celle-ci n’était toutefois pas en mesure de dire si ce serait encore le cas. « S’il n’y a pas trop de cas de grippe aviaire, le marché peut se replacer, mais s’il y a encore de nombreux cas, on n’aura pas le choix d’augmenter [les prix des œufs d’incubation] », prévient-elle.
Les maladies inquiètent
Le principal défi rencontré par les producteurs d’œufs d’incubation dans la dernière année a été les maladies qui peuvent rendre la gestion des troupeaux et de la production plus complexe. « Nous, un troupeau, c’est un an, donc quand il y a de la maladie, il faut vivre avec longtemps », souligne Gyslain Loyer, président de la Fédération des producteurs d’œufs d’incubation du Québec. Le fait que la majorité des quotas de cette production, soit environ 70 %, soient détenus par de gros joueurs de l’industrie fait également en sorte que les troupeaux sont très grands, ce qui met à risque la production en cas de maladies, telle que la grippe aviaire. Celle-ci reste d’ailleurs la plus grande préoccupation dans le milieu, a fait valoir M. Loyer en entrevue avec La Terre, quelques jours après l’assemblée générale annuelle de l’organisation, qui s’est tenue le 4 avril, à Belœil, en Montérégie.