Maraîchers 28 mai 2024

Une majorité de légumes surgelés et importés dans les hôpitaux, selon une étude

L’offre de carottes, d’oignons et de pommes de terre du Québec serait amplement suffisante pour subvenir à la demande dans les institutions publiques du réseau de la santé, selon une étude commandée par l’Association des producteurs maraîchers du Québec (APMQ), qui a été publiée en février. Pourtant, une grande majorité de ces légumes servis dans ces établissements sont importés.

« L’offre québécoise est plus qu’abondante pour subvenir à l’ensemble de la demande québécoise. Le Québec est exportateur net de ces légumes et la proportion de la production exportée est en croissance depuis quelques années », observe-t-on dans l’étude menée par le groupe MCE Conseils et réalisée avec du financement de Québec. 

Or, des données tirées d’un échantillon représentatif de 60 % de la capacité hospitalière montrent que 87 % des carottes et 79 % des oignons sont consommés surgelés dans le réseau de la santé et que ceux-ci sont importés en majorité. La quantité de légumes consommés frais, par ailleurs, est très modeste.

« Souvent, les institutions vont choisir le surgelé importé, parce que c’est moins cher. C’est vraiment ça, le problème », constate la directrice générale adjointe de l’APMQ, Catherine Lessard. 

« L’idée, c’est d’augmenter la proposition québécoise de légumes dans les institutions du réseau de la santé. Que ce soit consommé frais ou transformé ou précoupé ou congelé, ce n’est pas grave. Ce qu’on veut, c’est augmenter l’apport de légumes locaux dans l’assiette. »

L’offre de légumes frais du Québec déjà préparés, coupés et pelés est suffisante pour répondre aux besoins des institutions, assure Catherine Lessard, directrice générale adjointe de l’APMQ.

Plus qu’une question de prix

Pour ce faire, l’APMQ travaille par exemple sur un projet de sensibilisation, en collaboration avec l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec, visant à convaincre les institutions publiques de l’apport nutritif supérieur des légumes frais du Québec par rapport aux légumes surgelés importés.

« Ce qu’on veut faire valoir aux institutions, c’est que oui, c’est moins cher, mais que ça vaut moins aussi. Et c’est moins intéressant de cuisiner avec ces produits », plaide-t-elle, soulignant que l’achat de légumes de meilleure qualité pourrait faire en sorte de réduire le gaspillage, advenant que les usagers dans les hôpitaux en laissent moins dans l’assiette.

L’offre de légumes frais du Québec déjà préparés, coupés et pelés est suffisante, assure-t-elle, pour répondre aux besoins des institutions.

Il y a des compagnies qui font des activités de prépelage et de prédécoupage de légumes et qui s’approvisionnent déjà auprès de nos producteurs membres. Ces compagnies vendent aux institutions, mais souvent, les institutions vont choisir le surgelé.

Catherine Lessard, directrice générale adjointe de l’APMQ

Des efforts sont aussi déployés pour que les légumes surgelés provenant du Québec soient priorisés dans les appels d’offres, dit-elle. Le ministère de l’Agriculture en est actuellement à documenter des critères de qualité, qui vont au-delà du prix, à potentiellement ajouter dans les appels d’offres.