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L’obligation de fournir une étude d’impact environnemental et d’obtenir un certificat d’autorisation du ministère de l’Environnement pour pomper de l’eau dans les rivières et les lacs sème l’inquiétude chez bon nombre de producteurs maraîchers québécois.
Président des Producteurs de pommes de terre du Québec et propriétaire de Maxi-Sol, à Saint-Paul de Joliette, Francis Desrochers multiplie les démarches depuis quelques mois afin que la nouvelle Réglementation sur le prélèvement des eaux et leur protection (RPEP) tienne compte de la réalité du secteur agricole.
Pour le moment, les producteurs qui puisaient déjà de l’eau sont exemptés de ces deux obligations jusqu’en août 2025. « Dans la région de Lanaudière, présentement, le ministère de l’Environnement hésite à autoriser un nouveau producteur de L’Assomption à pomper de l’eau pour sa terre de 50 acres [20 hectares], alors que nous sommes près d’une vingtaine à le faire déjà sur des surfaces de plus de 2000 acres [809 hectares] », dénonce le producteur de pommes de terre, qui estime que les agriculteurs ne devraient pas être assujettis aux mêmes règlements que les papetières, par exemple.
Francis Desrochers déplore également que la réglementation prévoie que le prélèvement maximal d’eau soit fixé à 15 % de l’étiage (débit minimal d’un cours d’eau). « C’est un règlement qui s’applique pour l’année au complet alors que ce printemps, par exemple, les rivières débordaient, mais je n’avais pas l’autorisation de prendre plus de volume d’eau que ce que le règlement me permettait pour emplir mes bassins d’irrigation. C’est un non-sens. »
Si le RPEP n’est pas ajusté, cela met en péril plusieurs productions agricoles, prévient-il. « J’ai investi au cours des dernières années dans des équipements qui me permettent d’irriguer 40 acres [16 hectares] au lieu de 15 acres [6 hectares] avec la même quantité d’eau. Je suis admissible au Programme d’accès au réseau triphasé pour électrifier mes équipements d’irrigation. D’un côté, le gouvernement me donne des subventions pour que je m’équipe et de l’autre bord, je ne suis même pas certain de pouvoir pomper de l’eau en 2025. »
Francis Desrochers rappelle que les agriculteurs ont besoin de prévisibilité pour fonctionner adéquatement. « Ce règlement représente un enjeu pour les producteurs de pommes de terre, mais aussi pour l’ensemble du secteur agricole. Le gouvernement passe des lois, mais personne ne vient voir comment ça nous impacte », conclut-il.