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Le ministère provincial de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI), qui gère la venue des travailleurs étrangers temporaires (TET) au Québec, a informé le milieu agricole qu’il exigera de la documentation supplémentaire pour le traitement des demandes de permis de travail.
Souhaitant mieux identifier chaque travailleur et son lieu d’embauche, le ministère prévoit retirer une modalité administrative qui facilite la venue de la main-d’œuvre agricole, appelée Certificat d’acceptation du Québec (CAQ) générique. L’abolition du CAQ générique, a expliqué Guy Pouliot lors de l’assemblée générale annuelle de l’Association des producteurs maraîchers du Québec, aura pour effet d’augmenter considérablement la charge de travail de l’Union des producteurs agricoles (UPA) et des agences de recrutement, qui gèrent cette paperasse pour les employeurs. Des frais de service administratifs supplémentaires seront ensuite facturés aux producteurs.
« Quand on va aller à l’UPA, ça va coûter 140 $ par travailleur étranger temporaire. […] Et l’agence qui les fait venir aura aussi plus de travail. Ça représentera un autre 140 $ par travailleur », calcule celui qui embauche près de 300 TET à sa ferme de l’île d’Orléans et qui gère sa propre agence de liaison. Par voie de résolution, l’assemblée a demandé au MIFI de ne pas aller de l’avant avec cette mesure. Le ministre de l’Agriculture du Québec, André Lamontagne, a pour sa part admis avoir eu envie de « pitcher [son] téléphone par la fenêtre » lorsqu’il a appris par courriel la décision de ses collègues à l’Immigration. « Ce n’est pas dans mes mains, mais je suis complètement avec vous dans ce dossier-là. On va minimalement faire des représentations pour atténuer ce qu’ils cherchent à faire », a-t-il promis. Au moment de mettre le journal sous presse, le 30 novembre, le MIFI n’avait pas encore répondu aux questions de La Terre.