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Pour solidifier sa relation avec ses clients, une productrice de Sainte-Clotilde, en Montérégie, Carolyne Daigneault, approvisionne ceux-ci à l’année en carottes nantaises, d’abord avec ses propres récoltes, qu’elle entrepose jusqu’en février, puis avec des légumes qu’elle importe du Mexique les mois restants et qu’elle emballe à l’effigie de sa ferme, en précisant leur origine.
Or, la faible quantité de légumes qu’elle est parvenue à entreposer la saison dernière, en raison de champs inondés qui ont compliqué ses récoltes, l’a obligée à recourir à la coûteuse importation de carottes environ deux mois plus tôt qu’à la normale.
Un phénomène de rareté, dit-elle, a fait bondir le prix de ces légumes racines jusqu’au Mexique, suivant la loi de l’offre et de la demande. De manière générale, au Québec, les producteurs ont eu beaucoup moins de carottes en stock. Pour certains, la capacité de conservation a aussi été amoindrie après une saison dans l’eau propice à la moisissure.
Résultat : elle a elle-même dû monter le prix de ses carottes importées, ce qui lui a fait perdre l’un de ses clients durant l’hiver. Une grande bannière de supermarché qui lui en achète normalement a préféré aller s’approvisionner directement au Mexique, parce que ça revenait moins cher de procéder ainsi.
« J’en ai importé moins, et on n’en avait plus en stock, alors je me suis retrouvée avec trop de main-d’œuvre étrangère par rapport à ce qu’il y avait à faire. J’aurais pu en garder la moitié moins », raconte l’agricultrice pour qui le manque de produits entreposés provenant de sa propre récolte a finalement été coûteux.
Un autre producteur, Éric Rémillard, qui a importé ses premières carottes nantaises oranges un moins et demi plus tôt à l’habitude, évoque d’ailleurs les coûts de transport élevés à assumer pour faire venir des légumes du Mexique. « Tout est plus cher chaque année. Le transport est plus cher et le coût du légume aussi », affirme-t-il.