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LAVAL – Cela fait plus de 30 ans que des piments forts de différentes variétés poussent à la Ferme Sauriol, à Laval, qui vend ces produits directement à la ferme et sur le marché du gros.
Au départ, la demande pour ces produits provenait de clients d’origine italienne et latine. Se sont ensuite ajoutés des Roumains, des Russes, des Allemands et des Asiatiques, entre autres, qui demandaient des variétés différentes. Récemment, ce sont des Québécois avides de piquant dans leurs plats qui se sont greffés à la clientèle, faisant augmenter la demande globale pour ces légumes.
Depuis quelques années, il priorise la vente directe à la ferme, en autocueillette ou au kiosque, où il estime pourvoir obtenir un prix plus stable et mieux rentabiliser sa production, « puisque ça passe entre moins de mains », souligne-t-il. Le producteur cultive environ huit hectares de piments forts de différentes variétés, qu’il sélectionne en fonction de la demande de ses clients.
C’est aussi la stratégie utilisée par le producteur Mathieu Beauregard, copropriétaire de la ferme Chez Mario, à Sainte-Madeleine, en Montérégie, qui écoule toute sa production au kiosque. Depuis une trentaine d’années, il a vu sa superficie de culture de piments forts passer « de deux-trois rangs au bout des rangées de piments doux à un champ complet de deux hectares ». « Avec la croissance de la population immigrante, on avait des demandes de différentes cultures, italienne, asiatique, africaine, latine. Puis, dans les dernières années, avec la mode des sauces piquantes, on a eu de nouvelles demandes pour du Habanero, du Ghost Pepper et du Carolina Reaper, mais ces variétés sont tellement fortes qu’on n’en vend pas des quantités exceptionnelles. Donc, oui, les variétés des piments cultivés se sont diversifiées avec le temps, et notre superficie de culture continue de s’agrandir pour répondre à la demande croissante de notre clientèle déjà bien établie », se réjouit le producteur, qui avoue que la proximité de sa ferme avec les grands centres urbains est assurément un avantage.
Un marché du gros moins stable qu’avant
Depuis une décennie, Christian Sauriol, copropriétaire de la Ferme Sauriol, constate que le marché du gros a changé pour le piment fort, notamment parce que plusieurs producteurs ont commencé à en cultiver. « C’est un bon marché dans le frais, mais on ne peut pas faire 120 hectares au Québec. On n’est pas rendus là. Ce n’est pas de la laitue et du concombre », croit-il.
Cette situation a eu, selon lui, un effet sur les prix, qui fluctuent davantage qu’avant, en raison de la concurrence. « En vente directe à la ferme, le public est prêt à payer pour la qualité, alors que dans le marché du gros, le commençant, au bout du compte, il achète un prix. Ce sont deux marchés qui sont devenus complètement différents », regrette-t-il.
À Saint-Rémi, en Montérégie, le producteur Mario Lefrançois produit des piments forts uniquement pour le marché du gros depuis une dizaine d’années. Sa conjointe, Sylvie, n’observe toutefois pas de grandes variations sur ce marché. « On fait toujours les mêmes sortes (Jalapeno, Habanero, Espelette et Cherry Bomb) et on livre environ deux-trois palettes de chaque sorte aux trois jours au Marché central. La demande et les prix sont stables, et on a toujours les mêmes clients. C’est sûr que quand les piments de l’Ontario arrivent au Québec, on mange la claque,
spécifie-t-elle, mais c’est comme ça pour tous les autres légumes. »
Le grossiste Fruits Canadawide, de son côté, indique travailler « étroitement avec les mêmes producteurs chaque année ». Il ajoute que ceux-ci ont augmenté leur superficie de production pour répondre à la demande croissante pour ces produits. Il n’entrevoit donc pas de baisse des prix dans le marché du gros, puisque la production actuelle répond bien à la demande, indique-t-il à La Terre.