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La vente en kiosque libre-service ne convient pas à la réalité de toutes les entreprises, prévient le responsable de la mise en marché à l’Institut national d’agriculture biologique du cégep de Victoriaville, Félix Turcotte-Labossière, après s’être entretenu avec une douzaine de fermes maraîchères de tous types empruntant ce modèle.
« Souvent, les producteurs s’attendent à se libérer d’une charge de travail avec ce modèle, mais beaucoup de choses ne sont souvent pas prises en considération », a-t-il notamment remarqué au fil des entretiens dont il s’est servi pour préparer un webinaire sur les kiosques libre-service. Il y traite à la fois des occasions d’affaires que la formule représente pour les entreprises, mais aussi des désavantages que les producteurs n’avaient pas prévus. Plusieurs entrepreneurs, relève le formateur à titre d’exemple, n’anticipent pas que l’entretien de la mise en marché et de la belle présentation des produits en kiosques requiert du travail et du temps. « La tenue de l’inventaire de produits au kiosque, c’est important. Il faut que ce soit rempli et attrayant physiquement. […] Souvent, les gens, avant de commencer, ne s’attendaient pas au déplacement de la charge de travail. Avec ce modèle, il faut revoir sa routine au quotidien. Il faut que tu te déplaces à ton kiosque pour t’assurer qu’il est encore beau, mais pas trop. »
Il parle également de l’importance de la situation géographique et des stocks de légumes en chambre froide qui doivent être facilement accessibles. « Quand on est dans un fond de rang et qu’il n’y a pas d’achalandage, il faut un [plus grand effort] marketing pour inciter les gens à faire le détour, par rapport à un endroit fréquenté. […] Aussi, s’il y a 15 km entre le kiosque et la chambre froide, c’est beaucoup de déplacements, et ça peut devenir une contrainte », dépeint-il, encore une fois en se basant sur des exemples d’expériences vécues par les producteurs qu’il a interviewés.
Sans encourager ni décourager l’adoption de ce modèle, M. Turcotte-Labossière tente, par l’entremise d’exemples concrets, de faire réfléchir les producteurs à savoir si les kiosques en libre-service conviennent à leur entreprise ou non. « J’essaie de mettre en lumière des choses auxquelles on ne pense pas nécessairement et péter la bulle avant qu’elle nous pète dans la face. »
Basé sur la confiance
Le modèle du kiosque libre-service pour la vente de fruits et légumes peut être déployé sous plusieurs formes, notamment en paniers montés au préalable puis déposés à un endroit où les clients viennent les chercher. Certains déploient aussi des mini-marchés. Des postes de paiement en libre-service où les consommateurs n’ont qu’à rentrer leur commande eux-mêmes peuvent être installés. « C’est basé sur le lien de confiance entre le producteur et le consommateur. Beaucoup de producteurs font des [portions préétablies], parce qu’il faut prendre le consommateur minimalement par la main pour que ça marche. Il faut rendre ça le plus simple possible », croit le formateur, dont les prochains webinaires sur les kiosques libre-service devraient être annoncés sous peu.