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Cette année, les asperges du Québec sont annoncées en rabais dans les circulaires des grandes chaînes une semaine plus tôt qu’à l’accoutumée.
Les chaleurs des derniers jours ont accru les rendements. « On en a au moins 30 % de plus récoltées [cette année comparativement à pareille date l’an passé] indique le producteur Louis-Marie Jutras, de Sainte-Brigitte-des-Saults, dans le Centre-du-Québec. Le regroupement de producteurs duquel il fait partie produit plus de 120 hectares d’asperges, distribuées aux grandes chaînes d’alimentation.
Conséquemment, les réserves des aspergeraies sont en hausse et le prix offert aux producteurs, à la baisse. Pour écouler les stocks, les asperges ont été affichées dans la circulaire du 23 mai alors que cela se produit habituellement la dernière semaine du mois de mai.
Inquiet, Louis-Marie Jutras espère que les rabais annoncés attireront les consommateurs. « Il faut que les Québécois se réveillent et qu’ils mangent de l’asperge », dit-il, mi-blagueur, mi-sérieux.
La situation est à l’inverse de celle vécue à la saison 2023. Un gel printanier avait fragilisé les plants, occasionné une rareté sur le marché pendant une partie de la saison et contribué à maintenir les prix.
Ce dernier cultive trois hectares et les commercialise dans deux succursales d’épicerie ainsi que dans les marchés publics. « Les épiceries tirent les prix à la baisse énormément. Au marché public [la semaine du 13 mai], comparé à ce que les épiceries me donnent, j’étais très, très bien payé, mais c’est limité. Le marché, ce n’est pas comme vendre à un grossiste », dit-il.
Déclassement redouté
Le 22 mai, les régions du sud du Québec ont enregistré un maximum de 30 °C au thermomètre, mais une température ressentie allant jusqu’à 38 °C avec l’humidité. « La chaleur et l’humidité sont le sweet spot de l’asperge », affirme M. Pagé. Il craint toutefois les nuits chaudes, qui favorisent la montée en graine du légume, déclasse le produit et offre une paye encore plus maigre au producteur.
Une saison volontairement écourtée
Le producteur François Lecours, de Sainte-Anne-de-Sorel en Montérégie, envisage d’écourter la saison de peur que la chaleur et les bons rendements anticipés épuisent ses plants. « Un champ d’asperge, c’est bon 20 ans au maximum. Il faut en prendre soin, et si on veut qu’il nous donne du rendement tous les ans, il faut savoir quand s’arrêter », dit-il.
Julien Pagé a déjà annoncé à ses acheteurs qu’il arrêtera de récolter à la Saint-Jean-Baptiste. En 2023, il s’était rendu au 30 juin.