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Chaque année, un maraîcher de Lanaudière, Pascal Forest, cultive 60 hectares de courges kabocha, de choux nappas et de choux plats qu’il vend à une entreprise spécialisée dans l’exportation de légumes asiatiques vers les États-Unis.
« J’étais parmi les premiers producteurs à faire affaire avec eux, il y a une quinzaine d’années. Au début, ça représentait seulement 10 % de mon chiffre d’affaires. Aujourd’hui, c’est environ 70 % », témoigne le producteur de Saint-Jacques qui fait partie de la dizaine de maraîchers faisant affaire avec le distributeur Organzo.
Le réseau de fermes lui fournit plusieurs légumes prisés de la population asiatique, tels que des carottes jumbos, des radis asiatiques ou encore des courges kabocha, des choux nappas et des choux plats que l’entreprise exporte dans une vingtaine d’États, au-delà de la frontière américaine.
Les occasions d’affaires, observe Pascal Forest, seraient bonnes avec ces produits aux États-Unis, en raison de la grande population asiatique là-bas qui génère beaucoup de demande. Le marché de niche et le taux de change, par ailleurs, confèrent souvent de bons prix pour les producteurs du Québec. Par contre, livrer un produit de qualité cultivé localement n’est pas facile, car le climat n’est pas parfaitement adapté à la production de ce type de légumes. C’est pourquoi Organzo offre à ses maraîchers un service d’accompagnement agronomique adapté. L’entreprise fait aussi tout le travail de repérage de clients aux États-Unis.
« Ce qui fait la différence, c’est la niche, c’est le soutien agronomique. Et on enlève du stress et du trouble au producteur », résume la présidente d’Organzo, Julie Nichols.
C’est d’ailleurs tout ce côté clé en main lui permettant de se concentrer sur la production de légumes sans se soucier des ventes qui plaît le plus à Pascal Forest.
Des années plus difficiles
D’une année à l’autre, toutefois, les rendements ne sont pas toujours au rendez-vous, car les producteurs ne sont jamais à l’abri des aléas climatiques qui viennent chambouler les récoltes, indique Julie Nichols. Aussi, les bons prix ne sont jamais garantis, dans un marché qui fluctue selon l’offre et la demande.
Cette année, d’ailleurs, la pluie du mois d’août et les gros coups d’eau ont fait mal aux cultures de courges kabocha de Pascal Forest. Ses récoltes de choux, en revanche, s’en sont bien sorties. En plus, les prix obtenus aux États-Unis pour ces légumes ont été bons.
« J’ai vu des choses, cette année, que je n’avais jamais vues en 40 ans. Des quantités d’eau comme ça, je n’avais jamais vu ça. La température ne nous la donne pas facile, mais au final, grâce à mes choux, je pense que ce ne sera pas une mauvaise saison », analyse-t-il. La saison passée, en revanche, avait été bien plus difficile. « C’était pire que pire, raconte le producteur. On n’avait pas de rendements et pas de prix. »
Malgré les défis climatiques et les aléas du marché qui génèrent toujours de l’incertitude, l’agriculteur calcule que les bonnes années sont plus fréquentes que les moins bonnes.
« Quelque chose que tout le monde peut faire, qui n’est pas compliqué à faire, généralement, ça ne vaut pas cher. C’est la niche qui fait que c’est intéressant pour nous, mais il faut livrer un produit de qualité et c’est un défi. Généralement, on réussit à le faire avec le groupe et le soutien agronomique qu’on a », dit M. Forest.
« Et on ne se mentira pas que vendre avec le taux de change à 40 %, c’est loin d’être mauvais; ça vient un peu compenser les coûts de production qui augmentent. »