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L’engagement du gouvernement Legault d’assurer une meilleure gestion de l’eau potable suscite des attentes. L’adoption du projet de loi 20 doit permettre la création du Fonds bleu dont l’argent servira notamment à améliorer des infrastructures municipales et à développer des moyens pour mieux utiliser l’eau potable, notamment en agriculture. Le Fonds bleu demeure toutefois une déclaration d’intention de la part du gouvernement du Québec. Les contours de son application restent à définir.
« Le diable se cache souvent dans les détails », rappelle Alexandre Joly, gestionnaire des projets agricoles à l’Organisme de bassin versant de la Yamaska. Or, les détails, rappelle-t-il, on ne les connaît pas. « On les attend avec une certaine impatience », admet le gestionnaire.
Ce que nous savons, pour le moment, c’est que le Fonds bleu tirera une partie de son financement des redevances sur l’eau, prélevées auprès des grands consommateurs commerciaux et industriels, qu’entend majorer le gouvernement du Québec. Le projet de loi 20 prévoit que le Fonds « permettra le financement adéquat, prévisible et suffisant de toute mesure que le ministre peut réaliser pour assurer la protection, la restauration, la mise en valeur et la gestion des ressources en eau ».
Sur le terrain?
Des sommes seraient ainsi réservées pour stimuler la recherche et l’innovation, de même que pour améliorer la performance dans la gestion durable de l’eau. « Peut-être que de l’argent sera destiné à de la recherche pour une utilisation plus efficace de l’eau en contexte agricole », avance Alexandre Joly. « Je pense, par exemple, au contrôle des nappes phréatiques. Plutôt que d’avoir un drain de champ qui coule et qui assèche la terre, il pourrait y avoir un clapet qui maintient l’eau une fois que le champ est drainé au printemps », illustre le gestionnaire des projets agricoles à l’Organisme de bassin versant de la Yamaska.
L’impact du Fonds bleu sur les productions en serre comme l’horticulture reste aussi à préciser. Benoit Pinard, de Pinard et frères, à Sainte-Monique, au sud de Nicolet, ne voit pas, pour le moment, comment le nouveau fonds pourrait aider une production de fleurs annuelles comme la sienne. « Avec la pandémie, on a eu accès à plein de subventions pour améliorer nos systèmes d’irrigation », indique le producteur. L’aide du gouvernement « m’a permis d’améliorer le traitement de l’alcalinité de l’eau de mon puits », souligne Benoit Pinard. « J’ai aussi pu investir dans mon système de goutte-à-goutte et m’acheter des bassins pour récupérer l’eau de pluie », poursuit l’entrepreneur, qui estime que sa gestion de l’eau est efficace. « Je ne pense pas, dans mon cas, que j’irais vers d’autres investissements », dit-il. « En revanche, je crois que d’autres types d’entreprises de plus grande envergure comme celles qui produisent du cannabis, des fruits et des légumes en grandes surfaces pourraient en profiter. »