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Si plusieurs maraîchers et vignerons sont passés au travers du gel survenu dans la nuit du 17 au 18 mai sans pertes majeures grâce à leurs techniques de protection de cultures, d’autres, moins équipés, notamment dans l’asperge, ont subi des dommages d’une ampleur jamais observée.
« Toutes celles qui étaient levées, on les a perdues. […] Ça fait dix ans que je suis productrice d’asperges, et c’est la première fois que je dois tout couper ce qui a gelé », témoigne Jeannine Messier, agricultrice à Saint-Pie, en Montérégie. Cette dernière, qui cultive moins d’un hectare de ce légume, n’a pas l’équipement requis pour irriguer sa production lorsque survient un gel. Elle s’est résignée, le 18 mai, à tout faucher en attendant de pouvoir récolter de nouvelles asperges, mais les températures fraîches des derniers jours ont ralenti la pousse.
« Aujourd’hui, ç’a été une bonne journée de récolte, a-t-elle spécifié, le 24 mai, mais demain, je m’attends à moins. […] Ça fait un contraste avec l’an dernier, où je fauchais parce que ça poussait trop vite, avec la chaleur. »
Selon l’Association des producteurs maraîchers du Québec, qui en est à sonder ses membres pour évaluer l’ampleur des dégâts causés par le gel, Mme Messier n’est pas la seule dans cette situation. Jusqu’ici, les signalements de dommages importants proviennent surtout de producteurs d’asperges.
À L’Assomption, dans Lanaudière, Josiane Cormier, qui cultive six hectares de ce légume, s’est aussi résignée à faucher à la machine la totalité de ses champs, le 18 mai, pour stimuler de nouvelles pousses le plus rapidement possible.
« Souvent, les plus courtes tolèrent, mais là, c’était 100 % de ce qui était levé qu’il a fallu couper à la machine », raconte la productrice dont l’équipe a plutôt concentré ses efforts à protéger les champs de fraises, dans la nuit du 17 au 18 mai.
« On est équipés pour irriguer dans la fraise, mais ce n’est pas aussi facile pour les asperges. Parfois, dans certaines conditions, l’irrigation fait plus de dommages. On s’est concentrés à sauver les fraises et on a accepté les risques pour les asperges. »
Les leçons tirées de 2013 profitent à un vigneron
Le vigneron Daniel Lalande, qui détient des cultures à Oka et à Saint-Eustache, dans les Laurentides, chiffre ses pertes à environ 15 000 bouteilles de vin, à la suite du gel du 18 mai, mais s’estime chanceux malgré tout. Ce dernier explique avoir multiplié les méthodes de protection sur l’ensemble de ses cultures. Feux, hélicoptères, machines à vent, toiles thermiques; tout y était pour sauver un maximum de récoltes. « Dans les moments difficiles, il faut regarder ce qu’on sauve et non ce qu’on perd », philosophe celui qui a tiré une leçon d’un gel destructeur survenu le 16 mai 2013 et qui lui avait fait perdre 100 000 bouteilles de vin. « On avait fait 800 feux, se souvient-il, mais ça n’avait pas été suffisant pour lutter. »
Autre nuit de gel
Selon l’Association des producteurs de fraises et framboises du Québec, les méthodes de protection de cultures de fraises, dans la nuit du 17 au 18 mai, auraient plutôt bien fonctionné de façon générale. Il est trop tôt, néanmoins, pour savoir si un gel plus récent, survenu dans la nuit du 21 au 22 mai, aura des répercussions.