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Une accumulation de pluie torrentielle laisse présager des dégâts dans plusieurs fermes horticoles du Québec dont les légumes baignent dans l’eau depuis des jours. Certains constatent déjà des pertes importantes.
« À Saint-Michel, ça va, mais dans mes champs à Hemmingford, c’est une catastrophe », laisse tomber avec découragement Olivier Barbeau, qui cultive des produits dans ces deux municipalités de la Montérégie.
À Hemmingford, où ses semis de légumes s’étendent sur une cinquantaine d’hectares, il estime avoir reçu 300 millimètres de pluie en une semaine, ce qui a fait déborder les rivières qui longent ses champs, inondant une grande partie de ses cultures.
« Les épinards, c’est perte totale; la coriandre, c’est perte totale; les radis, c’est perte totale », énumère le producteur, qui signale aussi des dommages dans ses productions de persil, d’oignons verts et de carottes.
« J’aurai pour un demi-million de dollars de pertes en semences, en engrais, en temps. Je ne peux même pas aller ressemer, parce que les terres sont submergées, c’est trop mou », s’est désolé l’agriculteur, le 14 juillet.
À l’Association des producteurs maraîchers du Québec (APMQ), la directrice générale adjointe, Catherine Lessard, explique que les fermes qu’elle représente à travers la province doivent toutes gérer des excès d’humidité, en raison des averses incessantes des dernières semaines, mais à différents niveaux. Certaines signalent des difficultés à travailler et à récolter parce que la terre ne sèche pas, tandis que d’autres ont subi des dommages directs. « Au début, c’était plus Lanaudière, mais là on a des signalements en Montérégie, à Québec et dans Chaudière-Appalaches », note-t-elle.
Problèmes de conservation anticipés
Des producteurs pourraient constater des problèmes de conservation plus tard pour leurs légumes. Catherine Lessard rappelle que les terres gorgées d’eau et d’humidité sont propices à la formation de moisissure et de maladies fongiques.
À Saint-Sulpice, dans Lanaudière, le producteur de légumes racines surtout destinés à l’entreposage, Dominique Thérien, appréhende justement des problèmes de conservation pour ses navets, ses carottes et ses betteraves, à récolter plus tard en saison, qui baignent dans l’eau depuis des jours. Environ 450 millimètres de pluie sont tombés dans son secteur depuis la fin juin.
« Moi, les dégâts, je vais les avoir plus tard, exprime l’agriculteur. Ça fait trois semaines qu’il pleut sans arrêt. Les terres n’ont pas le temps de sécher, les plants dépérissent. Avec les excès d’eau, beaucoup de légumes vont pourrir en entrepôt », anticipe-t-il.
Dernièrement, des producteurs de pommes de terre de Lanaudière, incapables de se rendre dans leurs champs pour l’application de fongicides visant à prévenir le mildiou, ont eu recours à l’arrosage par hélicoptère sur environ 200 hectares, raconte le président des Producteurs de pommes de terre de Lanaudière, Francis Desrochers. « Les gars n’étaient pas capable de passer dans leurs champs. Il y a eu tellement d’eau. Il a grêlé aussi », rapporte celui qui en est aussi à sonder ses membres à travers la province sur l’ampleur des dégâts causés par les averses.
Cellule de crise
La directrice générale adjointe de l’APMQ, Catherine Lessard, explique qu’une « cellule de crise » a été créée, avec l’Union des producteurs agricoles et les autres associations horticoles pour documenter les répercussions à l’échelle provinciale des averses continues reçues ces dernières semaines et faire des représentations auprès de la Financière agricole. L’assurance récolte, plaide l’APMQ, n’est pas adaptée aux besoins de tous les maraîchers qui sont nombreux à préférer ne pas y souscrire. Certaines productions, par ailleurs, ne sont pas assurables.