Putter’s fera de la relish pour acheter plus de concombres du Québec

Le fabricant de cornichons fermentés et de choucroute Aliments Putter’s, qui est devenu le seul acheteur de concombres de transformation au Québec l’an dernier, après la faillite des Aliments Whyte’s, ajoute une corde à son arc avec la production de relish. Les agriculteurs espèrent, avec ce nouveau débouché, vendre de plus grandes quantités de concombres.

« Ce qu’on veut, c’est d’augmenter les volumes qu’on livre à l’acheteur, parce que ça fait trois ans que ça baisse », exprime un producteur de légumes de transformation de Saint-Jacques, dans Lanaudière, André Brisson. 

« Il les avait baissés beaucoup, l’année passée, en 2023. En 2024, il les a maintenus. Et là, en 2025, on ne sait pas pantoute », souligne-t-il.

Son confrère Jonathan St-Onge, dont la ferme se situe à Saint-Robert, en Montérégie, se croise aussi les doigts pour vendre plus de concombres.

« C’est ce qu’on souhaite avec la relish. On est passés de deux acheteurs à un. C’est sûr que ça fait une différence », témoigne-t-il.

Rappelons qu’Aliments Putter’s, qui fabriquait déjà des cornichons et de la choucroute à son usine de Sainte-Sophie, dans les Laurentides, a acheté, en 2023, les installations de son compétiteur, Les Aliments Whyte’s, situées à Saint-Louis, en Montérégie. Le transformateur se servira de cette récente acquisition pour la préparation de formats destinés au marché institutionnel, mais aussi pour la fabrication de relish.

« La relish, il faut être compétitif dans ce marché-là. On essaie de rentrer dans ce marché pour accommoder les producteurs en achetant plus de volumes de concombres », confirme l’un des copropriétaires d’Aliments Putter’s, John Tartaglia.

« On fait déjà un petit peu de relish Putter’s, mais pas les quantités qu’on sera capables de faire avec l’usine de Saint-Louis », ajoute-t-il.

Trop de gros concombres

Actuellement, explique le producteur André Brisson, le Québec produit trop de concombres de transformation de gros calibre, par manque de débouchés, car ceux-ci ne sont pas propices à la fabrication de cornichons fermentés. Or, la fabrication de relish, qui requiert des légumes de plus gros gabarit, pourrait régler le problème. 

« Dans le concombre, c’est impossible, d’un point de vue agronomique, d’avoir un parfait contrôle sur les calibres qu’on récolte. T’as du gros, du moyen et du petit. Tu as beau passer aux deux jours dans les champs, le concombre, ça pousse, et ce n’est pas uniforme comme production », explique l’agriculteur. 

La production au Québec n’est donc pas arrimée aux besoins de l’acheteur. Elle ne permet pas de livrer suffisamment de concombres de petit gabarit propices à la fabrication de choucroute et de cornichons fermentés, ce qui oblige Aliments Putter’s à aller compléter son approvisionnement en Ontario. En revanche, la Belle Province se retrouve avec des surplus de gros concombres, qui eux, sont parfaits pour faire de la relish.

« C’est ça, le but avec la relish : prendre plus de gros concombres du Québec », affirme le transformateur John Tartaglia, qui se fixe encore pour objectif de prendre les parts de marché des Aliments Whyte’s dans les supermarchés, les restaurants et les institutions.

« Il faut aussi dire que quand on a repris les contrats de Whyte’s, on a aussi repris les surplus d’inventaire de concombres. Ça fait en sorte que ça prend plus de temps pour tout écouler. C’est un long processus, mais le but, c’est d’aller chercher des ventes additionnelles avec le temps », indique-t-il.