Lapins 22 novembre 2024

Les acheteurs demandent une réduction de volumes de lapins

NOTRE-DAME-DU-BON-CONSEIL – Malgré une légère hausse de la production de lapins durant la première moitié de 2024, les acheteurs ont demandé une réduction de volume pour compenser la baisse de la demande. Depuis le 21 octobre, 1 400 lapins par semaine sur 4 200 ne sont plus acheminés vers les abattoirs. Une autre baisse est prévue le 5 février 2025.

Pour les éleveurs, la réduction représente 15 % des volumes livrés à l’agence de vente dans la dernière année. 

« C’est un dur coup que nous devons encaisser après avoir vu nos clapiers rouler à plein depuis presque deux ans », a indiqué le président du Syndicat des producteurs de lapins du Québec, Guillaume Bernard, lors de l’assemblée générale annuelle du 15 novembre, à Notre-Dame-du-Bon-Conseil. Selon lui, l’inflation, l’augmentation du prix des protéines à l’épicerie et la perte de contrats par les acheteurs sont les principaux responsables de cette diminution. 

À La Terre, le propriétaire de trois des six entreprises acheteuses de lapins dans la province, Marcel Savoie, a mentionné que le problème avait commencé à la fin de 2022, alors qu’il manquait de lapins pour approvisionner le marché.

Il y a des opportunités qui se sont fermées, et là, de recommencer, le défi est là, parce que la demande est moindre [sur le marché].

Marcel Savoie

L’homme dit travailler activement à développer de nouveaux marchés afin d’éviter la nouvelle baisse de volume prévue en février.

Le 7 octobre, une demande de projet a été déposée au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et l’Alimentation du Québec (MAPAQ) visant à réaliser des actions stratégiques relatives à la mise en maché du lapin. Ces dernières serviront à resserrer les liens entre les acheteurs et leurs propres clients, soit les boucheries ainsi que les marchés de la grande distribution, de l’hôtellerie, de la restauration et des institutions.  « C’est bien de faire de la publicité pour le consommateur, mais si celui-ci est incapable d’en trouver dans les épiceries, alors c’est la raison pour laquelle on oriente le projet vers ces partenaires commerciaux qui sont stratégiques pour mettre de l’avant le lapin. Souhaitons que nos acheteurs veuillent embarquer dans le bateau et voudront ramer avec nous », a soutenu Guillaume Bernard. 

Abolition de l’agence de vente

En assemblée, les six éleveurs de lapins ont été appelés à voter sur l’abolition de l’agence de vente. En raison du coût de gestion trop élevé par rapport au nombre de lapins transigés chaque semaine, l’exploitation de l’outil de mise en marché n’était plus viable, a mentionné Guillaume Bernard. Advenant un vote favorable, elle serait remplacée par une convention de mise en marché. Les délibérations et le vote ont eu lieu à huis clos, le 15 novembre. Le résultat sera rendu public ultérieurement. « Malgré les hauts et les bas de 2024, nous devons rester positifs. Le dossier de l’agence de vente va nous amener à penser autrement, autant pour les producteurs que pour les acheteurs. La solidarité va être encore plus importante qu’avant. Le projet [déposé au MAPAQ] devrait être aussi important pour les plus petits joueurs que les gros », a souligné M. Bernard.

Pas de plan de contingence en cas de maladie hémorragique du lapin 

Bien que le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) ait reçu 16 signalements de maladie hémorragique du lapin en 2024, un seul s’est avéré positif chez un animal de compagnie. Cela mène à deux le nombre de cas positifs depuis deux ans. Le vétérinaire responsable du dossier au ministère, Anthony Bastien, mentionne que le deuxième variant a supplanté le premier cette année, et que la maladie est très virulente, résistante et contagieuse. Le taux de mortalité se situe entre 5 et 100 %. Si un cas se déclarait dans un élevage, le risque serait toutefois géré au cas par cas, car aucun plan de contingence n’existe actuellement. Le vétérinaire insiste sur l’importance de s’asseoir avec l’industrie, l’agence d’inspection fédérale, le MAPAQ et d’autres intervenants comme les abattoirs afin d’en mettre un sur pied.