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Malgré le contexte inflationniste, l’année 2022 a été rentable pour une majorité de grands troupeaux laitiers. C’est ce que révèle la plus récente analyse de Via Pôle d’expertise en services-conseils agricoles, à laquelle ont participé 164 fermes du Québec et de l’Ontario.
« Vous avez fait un bon travail », a affirmé la conseillère en gestion Mélanie Desrosiers à l’intention des producteurs rassemblés à Sherbrooke, le 13 décembre, lors de la Rencontre des grands troupeaux laitiers.
« Je pense qu’on peut dire que l’année 2022 a été une bonne année », a ajouté celle qui est à l’emploi du Groupe conseil agricole de l’Estrie.
Les hausses de prix du lait à la ferme, les bonnes récoltes et le prix élevé des grains, a-t-elle précisé, ont atténué les effets de l’augmentation du coût des intrants, notamment des carburants, de la moulée, des semences et des fertilisants.
Précisons que le quota moyen des fermes participantes s’élève à 220 kg de matières grasses par jour (MG/jour) et la superficie de culture, à 220 hectares. Leur revenu moyen, en 2022, a été de 2,3 M$.
Stabilité du ratio de dépenses
Les dépenses des producteurs ont représenté en moyenne 57 % de leur revenu total en 2022, soit un ratio stable par rapport à 2021. Cette statistique détonne des prédictions de l’assistance, sondée quelques instants avant le dévoilement des résultats.
Or, les entreprises laitières dont les dépenses représentent environ 60 % des revenus sont en bonne posture pour faire face à la hausse des taux d’intérêt, selon ce que calcule sa collègue, Sylvie Véronneau.
« La bonne nouvelle là-dedans, c’est que 70 % de notre groupe a 62 % et moins de taux de dépenses. Donc, ça veut dire que la majorité d’entre vous avez encore de la marge de manœuvre, malgré la hausse des taux d’intérêt », a-t-elle assuré, en précisant que ceux dont le pourcentage est plus élevé, en revanche, devront probablement adopter des stratégies d’allongement d’emprunt ou de congé de capital pour conserver un solde résiduel positif, soit ce qu’il reste pour investir après s’être acquitté de ses obligations financières.
Des défis à venir
« Évidemment, on a des défis à venir », a nuancé Mélanie Desrosiers. Outre la hausse des taux d’intérêt dans la dernière année, celle-ci a rappelé que les récoltes de 2023 ont été compliquées dans plusieurs régions par la météo qui a fait des siennes. « C’est sûr que tout ça aura un impact », a-t-elle anticipé.
Le tiers des entreprises dans le rouge
Tout n’est pas rose, ont cependant nuancé les conseillères en gestion dans leur présentation. Le tiers des fermes laitières participant à l’analyse de groupe ont eu un solde résiduel négatif en 2022, c’est-à-dire qu’elles n’ont pas été en mesure de s’acquitter de leurs obligations financières sans, par exemple, augmenter leur marge de crédit. En comptant les compensations reçues d’Ottawa, cette année-là, pour les pertes de parts de marché découlant des accords commerciaux, la proportion de fermes dont le solde résiduel est négatif descend cependant à un sixième, précisent-elles.