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Moins de deux ans après le démarrage de sa laiterie et de sa boutique de produits fermiers, la famille Charbonneau, qui détient plus de 230 kilos de quota dans les Laurentides, estime avoir le vent dans les voiles.
« Nos produits sont rendus dans près d’une trentaine de points de vente », affirme Marie-Andrée Raiche, cogestionnaire, qui s’occupe du volet marketing de l’entreprise. « On s’en va jusqu’à Sainte-Agathe, Sainte-Marthe-sur-le-Lac, Terrebonne, [Longueuil] et Montréal », a-t-elle énuméré avec enthousiasme, au téléphone, entre deux clients servis au marché de Noël de L’Assomption.
Les ventes allaient d’ailleurs bon train au moment de l’entretien, le 14 décembre.
À l’hiver 2022, juste avant que l’aventure de la transformation laitière à la ferme commence officiellement pour les Charbonneau, La Terre avait visité leurs nouvelles installations, à Sainte-Anne-des-Plaines. Ceux-ci se fixaient pour objectif, à ce moment-là, de transformer 10 % de leur production dès les premières années de démarrage. Une cible qui est atteinte deux ans plus tard. « On produit 5 500 litres de lait par jour et on en transforme en moyenne 10 %. Mais il y a des journées où on peut en transformer 2 000 litres », indique Mme Raiche.
L’entreprise, estime-t-elle, parvient à se démarquer par sa présence accrue sur les réseaux sociaux, un bouche-à-oreille efficace et par la diversification des produits qu’elle propose. « On vend autant notre lait que notre yogourt à boire, notre yogourt style grec, notre fromage à tartiner et notre fromage en grains. L’été, on vend 220 kilos de fromage en grains au comptoir à la ferme, juste le vendredi, et j’en manque! » s’étonne-t-elle.
Les produits des Charbonneau ont aussi percé le marché des petites épiceries en vrac et autres détaillants. Par exemple, le commerce St-Viateur Bagel, à Montréal, commercialise son fromage à tartiner.
Moins de succès qu’escompté pour le lait
Si le fromage en grains, que l’entreprise commercialise aujourd’hui dans une vingtaine de saveurs, connaît un succès plus fort qu’anticipé, Marie-Andrée Raiche reconnaît que c’est l’inverse pour le lait fermier. « On pensait que le lait allait sortir beaucoup plus que ça. En grande ville, il y a tellement de compétition au niveau du lait », constate-t-elle.
Une expérience à la ferme
La famille Charbonneau mise aussi, comme prévu, sur l’agrotourisme et sur l’expérience à la ferme. « Le dimanche, l’été dernier, les gens restaient des heures. Ils venaient pour visiter la ferme en famille et manger une crème glacée », exprime Marie-Andrée Raiche. Suivant des recommandations de clients, la famille a ajouté un food truck sur son site, où sont servis de la poutine et des hamburgers, dont le fromage et la viande proviennent de la ferme. « Les clients nous disaient : faites de la poutine avec votre fromage. On les a écoutés », lance-t-elle.