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ALMA – Des producteurs remarquent que, depuis 2022, il est plus facile d’obtenir du quota laitier chaque mois, par l’entremise du système de vente centralisé. Un phénomène qui pourrait découler du nombre d’acheteurs à la baisse.
« On voit vraiment une baisse du nombre de fermes qui misent, a confirmé le président des Producteurs de lait du Québec (PLQ), Daniel Gobeil, lors d’un entretien avec La Terre, le 24 octobre. Il y a plus de quantités disponibles aussi. »
En janvier 2022, à titre d’exemple, 1 834 offres d’achat ont été faites via le système centralisé de vente de quota. Plus tard, en décembre, le nombre a diminué à 1 417. En juin 2023, on comptabilisait 1 360 offres, puis 1 189 en octobre.
Rappelons qu’au cours des deux dernières années, 6 % de quota ont été émis – dont 2 % à l’automne 2022 et 2 % au 1er janvier 2023 – dans une optique de refaire les stocks de beurre. Il n’y avait pas eu d’émission aussi élevée sur une si courte période depuis 2017.
« Les gens, pour produire plus, n’avaient pas besoin d’acheter du quota », analyse M. Gobeil, relevant aussi un contexte de taux d’intérêt élevés peu favorable aux emprunts pour l’acquisition de droits de produire à long terme.
« Quand les intérêts sont à 1 ou 2 %, tu peux acheter du quota pour un projet futur, mais là, à 7 %, c’est moins tentant d’en acquérir que tu ne produis pas tout de suite. »
Dans un courriel, le porte-parole des PLQ, François Dumontier, fait valoir aussi que la réduction récente du seuil de tolérance pour le report de quota non produit chaque mois pousse les fermes à faire le quota qu’elles détiennent avant d’en acheter d’autre.
Acquisition plus rapide de quota
Un producteur d’Alma, au Lac-Saint-Jean, Raphaël Garon, qui mise chaque mois pour acheter du quota, remarque qu’il n’a jamais été aussi facile d’en obtenir qu’en ce moment. « Ça a fait un boum. Depuis le milieu 2022, ça s’achète vraiment bien », se réjouit-il.
« Je dois avoir acheté pas loin de 6 kilos, juste en 2023, et ce n’est pas fini encore. En 2021, si t’avais un kilo par année, tu étais chanceux. »
Celui qui est devenu actionnaire à 50 % d’une ferme non apparentée, en 2019, estime que l’occasion d’aller chercher plus de quota en peu de temps, dans le contexte actuel, joue en sa faveur. « Ça fait mon affaire, parce que je peux augmenter mes revenus plus rapidement. J’ai l’impression d’avoir acheté au bon moment. »
Un producteur du secteur Jonquière, à Saguenay, Guillaume Bergeron, est lui aussi heureux de pouvoir acquérir du quota rapidement, alors qu’il est en plein projet d’agrandissement, de robotisation et de rénovation de son étable. « C’est sûr que ça va faciliter un peu. Ça va se rentabiliser plus rapidement », constate celui dont le coût du projet s’élève à 1,1 M$.
« Il y a des années qu’on avait du 0,1 kg, mais là, on est capable d’aller chercher du 0,6-0,7 kg par mois. Ce sont des belles acquisitions », compare-t-il.