Lait 5 septembre 2024

La forte demande pour le lait de consommation ne dérougit pas

Les fermes laitières sont invitées à augmenter la cadence de production pour répondre à une demande particulièrement élevée en lait de consommation et en crème à travers le Canada.

« C’est un peu en dehors des tendances observées dans les dernières années », fait remarquer en entrevue la directrice de la recherche économique aux Producteurs de lait du Québec (PLQ), Florence Bouchard Santerre.

En plus de journées additionnelles déjà consenties à l’automne, les offices de mise en marché des provinces de l’est (P5) ont émis 1 % de quota à tous les producteurs, au 1er septembre, en réponse à la forte demande.

Déjà, à l’assemblée générale annuelle de l’organisation, en avril, Mme Bouchard Santerre soulevait un regain soudain des ventes de lait de consommation, depuis le début de 2024, qu’elle jugeait surprenant. Hormis la période pandémique, où les consommateurs se sont mis à acheter beaucoup de lait à boire pour cuisiner à la maison, la demande pour cette catégorie de produit avait plutôt été en déclin, depuis 2018.

Ce printemps, on se demandait si ça allait durer. Est-ce que c’est quelque chose qui va se concrétiser? Là, ce qu’on constate, c’est que le marché est globalement à la hausse », fait remarquer l’agroéconomiste.

Florence Bouchard Santerre, agroéconomiste et directrice de la recherche économique aux Producteurs de lait du Québec

Sur une période de douze mois se terminant en juin, la consommation totale pour le lait à boire a crû de 1,4 %, et celle de la crème, de 2,7 %. Les ventes de fromages ont quant à elles grimpé de 2,4 %.

La croissance démographique par l’immigration, qui génère une hausse du nombre de consommateurs de produits laitiers, est encore l’hypothèse la plus plausible pour expliquer le phénomène de marché croissant, dit Florence Bouchard Santerre.  « On observe de la croissance dans toutes nos classes de produits, mais ce qui se répercute en termes de besoins totaux canadiens et en termes de quota pour nos producteurs, ce qui a le plus d’influence, c’est le lait de consommation et la crème », précise-t-elle, en déduisant de ce phénomène que le marché se porte bien.