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Dans un contexte d’ajustement à la baisse du coût du lait à la ferme, des producteurs remettent en question certains aspects de la formule qu’utilise la Commission canadienne du lait (CCL) pour établir le prix.
« Pourquoi pas une formule plus simple, plus facile à expliquer, par exemple un [indice des prix à la consommation] ajusté avec les marges de profits de nos transformateurs? » a suggéré, au micro, un délégué de la Montérégie, Ghislain Bessette, lors des Journées de réflexion des Producteurs de lait du Québec (PLQ), le 13 novembre.
Chaque année, la CCL procède à un examen pour établir le prix que l’agriculteur recevra du transformateur pour la fabrication de fromages, de yogourts, de lait de consommation ou encore de beurre. L’ajustement se base sur une formule établie par l’industrie, qui tient compte de l’indice des prix à la consommation et d’une enquête réalisée dans près de 250 fermes canadiennes visant à estimer les coûts de production.
Le 1er novembre, la société d’État a annoncé qu’à compter du 1er février 2025, le prix du lait sera abaissé légèrement de 0,023 7 %, soit l’équivalent de 0,02 $ l’hectolitre. Cette décision s’explique entre autres par les gains en productivité à la ferme constatés dans le cadre de l’enquête ainsi que par la baisse du coût des aliments pour animaux et par l’augmentation de la valeur des vaches de réforme et des veaux. Cela génère un revenu supplémentaire pour les producteurs et atténue certaines dépenses.
Or, M. Bessette est d’avis que la formule, plutôt que de se baser sur les coûts de production, devrait tenir compte des profits des transformateurs, considérant que les agriculteurs contribuent au développement de ceux-ci et à leurs ventes.
Le président des PLQ, Daniel Gobeil, a répondu que de « fournir un revenu équitable aux producteurs en répondant aux coûts de production à la ferme » est l’un des principes de base de la gestion de l’offre.
« Je le sais que ce n’est pas sexy d’annoncer une baisse de prix, a-t-il admis dans son discours. Mais la base de la formule, c’est de rétribuer le travail des producteurs efficaces dans les fermes. On veut garder l’application de cette formule pour la crédibilité du système de gestion de l’offre. »
De son côté, Véronique Cyr, de Chaudière-Appalaches, est d’avis que la formule ne tient pas suffisamment compte du marché de l’emploi, dans un contexte de coût de main-d’œuvre à la hausse.
« Si on regarde les autres industries, en général, dans tous les autres domaines, ils mettent beaucoup l’accent sur le coût de la main-d’œuvre, les augmentations salariales, fait-elle remarquer. Je crois que dans la réévaluation de la méthode de calcul du coût de production, il faudrait venir travailler un peu plus cette partie-là. »
« C’est sûr qu’il y a des choses qui pourraient être analysées, reconnaît M. Gobeil, mais c’est plus haut que nous. Ça se passe au niveau de la CCL, qui administre la formule. Quand on ouvre des piliers comme celui-là, on s’expose à rouvrir l’ensemble de l’œuvre. »
De l’aide réclamée pour la mise aux normes en bien-être animal
Les Producteurs de lait du Québec (PLQ) ont demandé au gouvernement provincial la mise en place d’un programme d’appui financier qui couvrirait 50 % des investissements requis pour se conformer aux nouvelles normes de bien-être animal. Dès 2027, les vaches en stabulation entravée ne pourront plus être attachées continuellement; elles devront avoir la possibilité de se mouvoir librement à au moins une période de leur cycle de production. Pour de nombreux producteurs, ces exigences nécessiteront des investissements importants.
« On estime que 600 M$ d’investissements vont devoir se faire dans les fermes laitières. On est en demande auprès du gouvernement et on est en attente d’une réponse », a précisé la directrice générale des PLQ, Geneviève Rainville, dans une entrevue accordée en marge des Journées de réflexion. Pour justifier la pertinence d’un soutien de l’État, son organisation a présenté à Québec une étude qu’elle a réalisée montrant les retombées économiques pour les milieux ruraux que représenteront ces investissements dans les fermes laitières.