Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
SAINT-HYACINTHE – L’heure est à la végétalisation des infrastructures du Québec. Cela crée donc une demande accrue en plantes, en arbustes et en arbres, laquelle incarne une occasion d’affaires favorable pour les producteurs, fait valoir la fédération horticole Québec Vert.
Charles Bourbeau, copropriétaire de la Pépinière Dominique Savio, à Marieville, en Montérégie, est aux premières loges de cette demande croissante. « On n’aurait pas pensé ça il y a 10 ans, mais aujourd’hui, les municipalités, c’est rendu notre plus gros segment de marché, et ce n’est pas quelque chose qui va s’essouffler. Il y a de plus en plus d’appels d’offres pour reverdir les villes. Je sens que le climat entrepreneurial va rester favorable pour les producteurs qui vont contribuer à répondre à cette demande », anticipe celui qui est l’un des plus gros producteurs d’arbres feuillus au Québec.
Vitesse supérieure
Québec Vert, une fédération composée de 12 associations œuvrant notamment en production horticole, veut profiter de l’impulsion du moment pour faire exploser le nombre de projets de végétalisation. L’organisation estime que le marché potentiel des projets de végétalisation destinés à la gestion des eaux pluviales est évalué à près de 500 M$ dans un horizon de trois à cinq ans, dont 175 M$ uniquement pour la production de végétaux. Le marché des projets de végétalisation pour la lutte aux îlots de chaleur est, quant à lui, estimé à environ 430 M$, dont 280 M$ uniquement pour la production de végétaux.
Cela totalise donc un marché potentiel de 455 M$ pour les producteurs de végétaux, et ces chiffres sont conservateurs, assure le président de Québec Vert, Philippe Caissie. « Ils pourraient être doublés », affirme-t-il.
Détentrice d’un doctorat en biologie végétale, Chloé Frédette est conseillère scientifique et chargée de projets chez Québec Vert. Elle indique que les enjeux de société pouvant être solutionnés par la végétalisation sont bien plus nombreux que les gens peuvent l’imaginer.
Elle précise que le contrôle des eaux de ruissellement par la végétalisation est particulièrement attrayant pour les municipalités, surtout dans un contexte de changements climatiques.
Elle ajoute que le fait d’alléger, par les plantes, les volumes d’eau envoyés dans les égouts pluviaux permet de prolonger la durée de vie des infrastructures.
Elle mentionne aussi que la végétalisation des toitures et des murs augmente l’isolation des bâtiments, autant contre la chaleur l’été que contre le froid l’hiver. La durée de vie des membranes d’étanchéité des toits va même jusqu’à doubler avec la présence des végétaux, indique-t-elle.
Une arme verte contre la criminalité
Chloé Frédette précise que certaines solutions de végétalisation comportent des avantages moins tangibles, qui touchent, par exemple, le moral des citoyens. « Il a clairement été démontré que le verdissement entraîne moins d’anxiété, moins de stress, moins de fatigue mentale, ce qui diminue donc l’agressivité. On voit dans plusieurs études une baisse de la criminalité dans les quartiers plus verdis, comparativement à ceux qui sont plus bétonnés », souligne-t-elle.
Des murs végétalisés élaborés dans les centres d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD) apportent de « super belles retombées », atteste-t-elle d’ailleurs. « Les gens dans les CHSLD s’émerveillent et ils veulent passer plus de temps au contact de ce genre d’aménagement. »