Grands gibiers 10 octobre 2023

Du pain sur la planche des éleveurs de grands gibiers

Au sortir de la pandémie, les éleveurs de grands gibiers du Québec ont tout un défi devant eux, puisqu’ils sont désormais sans financement du ministère de l’Agriculture, des pêcheries et de l’alimentation du Québec (MAPAQ) et sans employé à la permanence au sein de l’Union des producteurs agricoles du Québec (UPA). 

Raymonde Garant

L’organisation, qui comprend les producteurs de cerfs rouges, de bisons, de wapitis et de sangliers, compte au total environ 45 membres. « ll y en a déjà eu jusqu’à 50 dans les cerfs rouges », rapporte Raymonde Garant, éleveuse de wapitis et de bisons, qui a pris la présidence de la Fédération des éleveurs de grands gibiers du Québec, au printemps. « Ils étaient les plus importants comme groupe, mais ça a baissé principalement à cause de la maladie débilitante chronique du cerf rouge. [La représentation des membres est plus] répartie maintenant. » 

L’ensemble des producteurs de grands gibiers a été aussi confronté à plusieurs défis durant la pandémie, rappelle Mme Garant. « L’agrotourisme, la restauration et la chasse touristique ont tous baissé et ce sont des sources de revenus importantes », explique-t-elle, en précisant que pour arriver, plusieurs doivent aller chercher un revenu d’appoint. 

En janvier dernier, la Fédération a aussi perdu les services de comptabilité de l’UPA, après avoir vu partir leur permanence, il y a deux ans.

L’UPA nous aidait à payer une partie du salaire, mais ils nous avaient avisés depuis longtemps que ça ne pourrait pas durer éternellement. C’est de l’ouvrage de récupérer les dossiers.

Raymonde Garant

Nouveau départ

Le plan de match pour se reconstruire? « La promotion, c’est là où il y a le plus à faire », explique Mme Garant. Pour maximiser les retombées de son budget, l’organisation a décidé de se concentrer sur une campagne dans les médias sociaux, que pourront soutenir les producteurs par leur réseau et des investissements supplémentaires. Celle-ci commencera en novembre prochain. « C’est juste à temps pour la période des Fêtes, dit la présidente, soulignant qu’il s’agit pour eux d’une période-clé pour les ventes. 

L’organisation, qui n’a plus de subventions directes depuis six ou sept ans, a l’espoir de pouvoir renverser la situation. « La responsable du dossier des grands gibiers au MAPAQ nous a dit que nous sommes admissibles à différents programmes, mais encore là, ça prend du temps de monter ces dossiers, explique la présidente. On va d’abord reprendre notre souffle. On va se rasseoir avec la dame au début de l’an prochain pour trouver des programmes où on pourrait appliquer. On va y aller une affaire à la fois. »

Toujours aux aguets 

Bien qu’aucun cas n’ait été recensé au cours de 2022, le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs a annoncé qu’il maintient la surveillance rehaussée de la maladie débilitante chronique des cervidés dans le secteur entourant la ferme d’élevage des Laurentides où des cas ont été détectés en 2018. Ainsi, la réglementation imposant la collecte d’échantillons et limitant le déplacement de certaines parties anatomiques de cervidés abattus reste en vigueur dans certains secteurs des Laurentides, de l’Outaouais et de la Montérégie, en 2023.

Producteurs de grand gibier au Québec
Wapitis

14

Bisons

11

Cerfs rouges 

±10

Sangliers

±10

Source : Fédération des éleveurs de grands gibiers du Québec