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Les soyas les plus hâtifs ont commencé à être la proie des moissonneuses-batteuses, et si l’échantillon est mince, il plaît aux agriculteurs contactés par La Terre. « On avait un petit champ de prêt, et les rendements ne sont vraiment pas décevants. Sur le capteur de rendement, on avait même deux tonnes à l’acre [5 t/ha] », exprime avec étonnement Éric Tessier, de la Ferme Tessibau, de Saint-Gérard-Majella, en Montérégie.
Ce soya hâtif, qui servait à ajuster ses deux moissonneuses-batteuses avant la pleine saison, s’est avéré une belle surprise. « Récolter du soya à la mi-septembre, c’est super intéressant. Le terrain était en parfaite condition. Et avec les rendements qu’on a eus, l’an prochain, au lieu d’une couple d’acres de hâtif, on pourrait en semer des centaines d’acres », envisage celui qui effectue aussi de la récolte à forfait. Le reste de ses champs de soya lui semblent aussi prometteurs.
Un peu plus loin, à Saint-Grégoire, Michel Leblanc se disait aussi satisfait de sa récolte de soya hâtif. « Le rendement est très bon pour du hâtif. J’ai eu 1,7 t/acre [4,2 t/ha], avec zéro maladie fongique », indique-t-il fièrement. Les efforts pour rendre ses terres performantes, comme l’application de fumiers, les semis d’engrais verts et la correction du terrain, ne sont pas étrangers aux résultats qu’il engrange, dit-il. « Cette terre-là, où j’ai récolté le soya hâtif, quand je l’ai achetée, c’était le Vietnam. J’ai mis beaucoup d’argent, et aujourd’hui, chaque effort en a valu son pesant d’or », souligne l’agriculteur et forfaitaire.
Le reste de ses champs de soya annonce également une bonne récolte cette année, observe M. Leblanc, qui ajoute cependant que le soya peut parfois être menteur.
De bonnes prévisions pour l’ensemble du Québec
Chez Prograin, l’un des principaux joueurs dans le soya québécois, le vice-président aux ventes, Alexandre Beaudoin, entrevoit de bons résultats chez la majorité de ses producteurs de soya. « Pour les rendements, je crois que ça va être bon, une année au-dessus de la récolte de l’an passé », anticipe-t-il. Il reste à voir à quoi ressemblera la qualité, comme le taux de protéine.
Le soya pourrait, par endroits, être un peu plus humide lors de la récolte. Si les producteurs ont besoin de le sécher, il conseille d’y aller doucement et lentement. Autrement, un séchage fort et rapide pourrait rendre le soya très fragile. Celui qui garde constamment un œil sur les marchés internationaux remarque que la Chine s’approvisionne maintenant en soya russe, moins cher. Certains pays ont décidé d’utiliser du soya génétiquement modifié pour nourrir la population humaine, car ils jugent le soya de consommation humaine, sans OGM, trop cher. Une situation à surveiller, selon lui, mais qui n’est pas encore inquiétante, car la demande de soya pour consommation humaine est encore forte au Japon, en Europe, etc.