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Comment optimiser les performances des nouveaux hybrides de maïs que vous choisirez pour l’an prochain? L’équipe a imaginé pour vous une discussion entre deux voisins agriculteurs, dans la municipalité (fictive) de Sainte-Anne-des-Semailles. Ils ont échangé des renseignements — tout à fait réels, quant à eux! — que nous partageons avec vous.
« Selon une récente étude menée par l’Université du Nebraska et analysant la période de 2005 à 2018, l’amélioration du rendement du maïs au cours de cet intervalle aurait été due à l’adoption de meilleures méthodes culturales dans une proportion d’environ 40 % », souligne Sylvain. Lui et son voisin Léonard profitent d’une pause lors d’un après-midi de septembre, sur le bord d’une clôture qui sépare leurs terrains.
« Ouais, ça vaut donc la peine de s’informer sur les bonnes pratiques, répond Léonard. Comme toi, j’ai bien envie aussi d’utiliser un logiciel qui prend des images satellitaires de nos parcelles et qui les intègre aux cartes de rendements ou de compaction du sol. Des producteurs de Saint-Marcel-sur-Richelieu et d’ailleurs ont réduit leur apport d’engrais en ciblant leur fertilisation à taux variable grâce à cette technologie.
Et les biostimulants? Ils semblent bénéfiques, poursuit Sylvain.
Oui, en effet. Ils se sont montrés efficaces dans certains champs d’agriculteurs de la Montérégie qui les ont testés méthodiquement. Et les essais en parcelles des fabricants ont donné des résultats vraiment intéressants. Quelques-uns de ces produits sont même élaborés au Québec, par exemple des mycorhizes ou des extraits d’algues marines et de crustacés. Mais le marché propose d’autres biostimulants, comme des bactéries solubilisant le phosphore, des acides humiques, fulviques et aminés, du chitosane, etc. Du côté des traitements de semences, on nous offre également des nématicides et fongicides biologiques.
As-tu entendu parler, enchaîne Sylvain, de cette bactérie qui n’est pas un Rhizobium, mais qui aide d’autres espèces que les légumineuses à fixer l’azote de l’air? On peut l’appliquer dans le sillon au semis ou sur le feuillage de la culture : toutes les cellules de la plante seraient colonisées par cette bactérie et acquerraient ainsi la capacité d’assimiler l’azote de l’air. Lors de ses essais en Ontario, le fabricant aurait obtenu des épis de maïs plus longs et portant un peu plus d’une rangée de grains en plus. »
Les deux voisins s’interrompent pour diriger leur regard vers le sol, tout près : une marmotte s’enfuit d’une entrée de terrier qu’ils n’avaient pas vue.
« Ça, c’est un drainage souterrain dont on se passerait bien ! plaisante Léonard.
Oui, mais ça nous rappelle que pour optimiser la croissance du maïs, tout commence dans le sol, ajoute Sylvain. La terre doit être bien drainée et nivelée, selon les besoins, et avoir une bonne structure, sans être compactée. À ce propos, de plus en plus d’agriculteurs d’Amérique du Nord notent que la terre de leurs champs s’ameublit grâce à l’ajout d’au moins une troisième culture et idéalement un engrais vert dans leur rotation avec le maïs et le soya. Ils notent aussi une augmentation de leur rendement en maïs. Les plantes fourragères aussi font du bien : la luzerne deux années de suite, par exemple, hausserait le rendement à la fois du maïs et du soya, même si ce dernier est lui-même une légumineuse. D’ailleurs, le Conseil des plantes fourragères du Québec (CQPF) veut recruter et encourager des producteurs de grandes cultures à inclure du foin de commerce dans leur assolement.
Super intéressant! On en aurait tellement à dire, mais en attendant on a des récoltes à faire. Tu salueras Marie pour moi.
Certainement. D’ailleurs, elle attend dans la batteuse que j’arrive avec la voiture à grains. Salutations à Jocelyne. Et bon choix de semences pour l’an prochain!
Pareillement! »
Ce texte provient du cahier Grains publié dans La Terre de chez nous du 19 octobre 2022