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Vos nouvelles variétés de soya sont arrivées! Comme chaque année, leur qualité surprend : ce sont comme de véritables formules 1, mises au point par les phytogénéticiens. On ne peut prédire les conditions météo sur la piste de course que sera votre sol. Cependant, on peut l’aménager correctement, gonfler la puissance de ses semences en optimisant les fertilisants et s’entourer d’une équipe de mécanos hors pair : notre famille, nos employés, nos conseillers agricoles…
La piste de course : votre sol
Avant le Grand Prix, on s’assurera d’aménager une piste propre et uniforme, grâce au travail du sol à l’automne ou au printemps et à un bon désherbage. Vous pouvez aussi choisir de faire du semis direct avec votre soya dans une céréale comme le seigle ou le triticale d’hiver que vous écraserez avec des rouleaux. En outre, on « dépistera la piste » pour connaître les insectes ou les mauvaises herbes à combattre.
Afin d’éviter les dérapages à cause d’une averse, votre sol doit bien s’égoutter. Et pour cela, il lui faut une bonne structure : être assez grumeleux, contenir de nombreux pores qui facilitent la circulation de l’air et de l’eau, et ne pas être compacté par nos machines de plus en plus lourdes. Souvent, on pense à ajouter des drains à ceux déjà en place, alors qu’il faudrait plutôt décompacter le terrain et ensuite lui garantir une structure adéquate à long terme.
De là toute l’importance de favoriser des cultures ayant des systèmes racinaires variés et les êtres vivants du sol (insectes, vers de terre, champignons, bactéries, parmi d’autres). Toute cette vie travaille le sol en lui donnant l’aspect d’une éponge qui absorbe et libère mieux l’eau, et résiste davantage au tassement. On doit ainsi faire des rotations avec au moins trois espèces différentes, idéalement avec une ou plusieurs cultures de couverture. Ray-grass, avoine, blé, orge, seigle, triticale, repousses de céréales, sarrasin, trèfle, vesce, pois, pois chiche, haricot, lentilles, moutarde, radis fourrager, phacélie ou tournesol font d’excellentes cultures de rotation ou de couverture. Et nos entreprises agroalimentaires recherchent plusieurs d’entre elles.
Le meilleur carburant : des fertilisants équilibrés
On apportera des engrais selon nos analyses de sol, qu’ils soient minéraux ou organiques. En effet, il ne faut pas oublier le fumier, le lisier, les boues municipales et le compost : ce sont d’excellentes sources de matière organique et de précieux alliés, vu l’explosion des prix. Des producteurs biologiques font vrombir leur soya en incluant cette culture dans une rotation avec du maïs et une céréale à paille suivie après sa récolte d’un engrais vert, avec ou sans fumier.
D’autre part, il existe de bons additifs pour votre carburant : les biostimulants. En plus de votre inoculant de bactéries fixatrices d’azote, le soya profitera des bactéries solubilisant le phosphore ou des champignons mycorhiziens. Des composés issus d’organismes amélioreront aussi sa performance : acides humiques, extraits marins, chitosane et autres. Chez des producteurs québécois, ces biostimulants ont aidé quelques-uns de leurs champs à démarrer sur les chapeaux de roues.
Des spectateurs qui se rendent utiles
Dans les gradins se cachent de petits spectateurs providentiels. En effet, selon des chercheurs de l’Université de la Caroline du Nord, les fèves de soya sont 6,5 % plus grosses quand elles proviennent de champs longeant les habitats naturels des insectes pollinisateurs, notamment les abeilles. Attirons donc ces menus alliés en conservant ou en semant des bordures de plantes à fleurs par exemple.
Enfin, il est judicieux de vérifier l’état de la piste au moyen des nouveaux logiciels qui analysent les cartes de rendement et photos aériennes de vos champs.
Bonne course!
Cet article a été publié dans la revue GRAINS de septembre 2022.