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Vos semenciers ont encore une fois relevé le défi d’élargir la palette de vos hybrides de maïs. À cela s’ajoute le travail exemplaire fait par ces nouveaux champions pendant la saison. Raison de plus pour les aider à optimiser leurs performances.
Les plantes de maïs renouvellent chaque saison de réels exploits avant de garnir nos silos. L’une de ces prouesses, c’est la pollinisation, sans laquelle il n’y aurait pas de grain de maïs. En effet, chacun des grains de l’épi provient d’une fleur qui doit être pollinisée et fécondée.
Pour ce faire, le grain de pollen doit fertiliser l’ovule contenu dans l’ovaire de cette fleur. Or, cette cellule de pollen contenant deux noyaux – l’un végétatif et l’autre reproducteur – doit suivre un long trajet avant de rencontrer son âme sœur. Transporté par le vent ou les insectes à partir de l’une des fleurs mâles portées sur la panicule (la « croix ») située au sommet de la plante, le grain de pollen doit alors être capté par l’une des nombreuses soies des épis situés plus bas.
Sur la route de la soie
Les soies? Ces longs fils que l’on enlève quand on épluche son blé d’Inde? Pourtant, elles sont fondamentales. Une soie est en réalité le « style » – en version longue – de la fleur, un prolongement qui surmonte l’ovaire et se termine par un orifice appelé stigmate. C’est par là que pénètre le grain de pollen, qui y développe un tube pollinique. Celui-ci s’achemine vaillamment tout le long de la soie pour rejoindre l’ovule et former le grain.
Le tube pollinique doit se hâter sur cette route de la soie – il la parcourt en 12 à 28 heures –, car ce processus peut se trouver perturbé par la chaleur, la sécheresse, les maladies comme la fusariose ou le broutage par les insectes.
On voit ici l’utilité des nouveaux cultivars de maïs qui tolèrent la sécheresse, les maladies ou les insectes. Cependant, ces combattants ont besoin d’aide. Par exemple, on a tout avantage à cultiver ces nouveaux maïs en rotation avec au moins deux autres cultures. En effet, la production intensive du maïs favorise la fusariose de l’épi, causée par le champignon Gibberella zeae. Cet agent pathogène est la forme sexuée du Fusarium graminearum, qui produit la vomitoxine (désoxynivalénol). C’est également la monoculture qui encourage le plus la présence de la chrysomèle des racines du maïs, dont l’adulte raffole des soies de la plante.
Un été éprouvant
L’été 2023 a donné du fil à retordre aux cultures : printemps sec, pluies torrentielles, vents violents causant la verse et sol détrempé en milieu d’été, fin d’été parfois trop chaude, etc. À cet égard, les cultures de couverture peuvent aider notre équipe de vaillants hybrides. Grâce à leurs racines et à la matière organique qu’elles laissent, le sol absorbe mieux l’eau lors des inondations et en libère lors d’un temps sec.
Néanmoins, les plantes de couverture hébergeraient certains insectes ravageurs. Dépister ces insectes et choisir des hybrides qui y résistent seraient une bonne idée, mais avec modération, pour ralentir l’apparition de la résistance envers ces cultivars.
D’autre part, dans le cas d’une pluie torrentielle, les engrais azotés à libération lente enrobés de polymère pourraient nous aider à freiner le lessivage de l’azote. Et pour combattre les vents violents, pensons aux bandes riveraines, aux haies brise-vent ou à ces rangées d’arbres fruitiers ou de bois noble que l’on peut planter entre deux champs.
Bons semis et bonnes stratégies pour aider vos nouveaux hybrides à vous aider en 2024!
Cet article a été publié dans l’édition d’octobre 2023 du magazine GRAINS.