Grandes cultures 3 septembre 2024

Les soyas prometteurs de 2025

Grains a interviewé 14 semenciers au sujet des soyas qu’ils jugent les plus intéressants pour 2025. Curieux d’en savoir plus? Rendez-vous au laterre.ca/soyas-prometteurs-2025 pour plus de détails techniques sur ces hybrides.


Pascal Larose – Maizex

Responsable de l’agronomie et de la mise en marché des produits chez Semences Maizex, Pascal Larose propose pour la saison 2025 les soyas Grizzly R2X (2 600 UTM) et Viper R2X (2 775 UTM). « Ce sont deux soyas de pointe qui combinent trois aspects essentiels à la réussite lorsque l’on cultive du soya au Québec : le rendement, le profil agronomique et la technologie de désherbage », souligne l’agronome. Pascal Larose rappelle qu’un profil agronomique solide comme la tolérance à la sclérotinia, la résistance au phytophthora ainsi que la tenue des tiges à la récolte permet aux cultivars de soya d’exprimer leur plein potentiel de rendement. « La technologie de désherbage combinée à votre génétique permet une flexibilité afin de solutionner les problèmes reliés aux mauvaises herbes les plus coriaces. Les technologies Xtend et Xtendflex permettent de contrôler les laiterons, le trèfle et la luzerne tout en offrant une résidualité pour le contrôle des feuilles larges annuelles. La technologie Enlist sera votre alliée pour le contrôle de la prêle des champs et du pissenlit », assure Pascal Larose.


àAlexandre Provost – Croplan (Windfield United)

Chez Croplan (Windfield United), Alexandre Provost recommande le CP0624WPXF (2 700 UTM), un soya au rendement constant avec une bonne tolérance au stress (chaleur et sécheresse). La constance s’exprime par une émergence rapide au printemps et une adaptabilité aux différents types de sol, peu importe l’espacement. « Il est tout indiqué pour les producteurs qui ont des sols sablonneux. De plus, grâce à son port buissonnant, il sera en mesure de bien couvrir les rangs, peu importe l’espacement choisi », souligne Alexandre Provost. Comme second choix, le CP0723WPE (2 750 UTM) se distingue par sa vigueur impressionnante. « L’émergence est là, la vigueur est là; tu fais le saut tellement ça pousse rapidement. » La combinaison des deux composantes de ce WinPak y est pour quelque chose et amène une bonne tolérance à la moisissure blanche. C’est un excellent choix pour les producteurs qui travaillent avec le semis direct ou le travail minimum de sol. 


Phil Bailey – SeCan

Chez SeCan, Phil Bailey propose le Béliveau R2X (2 750 UTM), un soya avec une bonne vigueur au champ et comptant plusieurs gènes de résistance dans son bagage. « Il est résistant au nématode à kyste du soya, mais encore plus intéressant, il a deux gènes de résistance contre le phytophthora, qui est la maladie que les producteurs commencent à voir apparaître de plus en plus dans les champs. C’est un excellent choix pour les sols mal drainés. » Comme second choix, Phil Bailey opte pour le Harvey E3 (2 700 UTM), un soya génétiquement modifié bien adapté aux régions et aux saisons propices au développement de la sclérotiniose. « C’est un soya qui présente une excellente résistance à la verse, avec des niveaux de rendements uniformes et  stables », souligne Phil Bailey. Doté de la technologie Enlist E3, le Harvey présente une robuste tolérance au 2,4-D, au glyphosate et au glufosinate.


Éric Boulerice – Syngenta

Spécialiste des semences chez Syngenta, Éric Boulerice propose comme premier choix le S007-Z1X (2 400 UTM), une variété à haute stature qui fait très bien dans les sols variables. « Dans les régions hâtives (Témiscamingue, Bas-Saint-Laurent, Lac-Saint-Jean, Estrie, Beauce), il remplace notre variété populaire S008-N2. Il a les mêmes caractéristiques avec une bonne tolérance aux maladies en général. On recommande de baisser la population dans les sols riches pour de meilleures performances et de le semer en rangs de 20 pouces et moins pour de meilleurs résultats. » Comme second choix, Éric Boulerice suggère le S11-A4E3 (2 825 UTM), un soya Enlist avec un très bon rendement, une excellente tolérance à la sclérotinia et au phytophthora avec les gènes Rps1k et Rps3a, une très bonne tenue au champ et qui excelle dans tous les espacements de rangs. « On en a un peu au champ cette année, mais on va en avoir beaucoup en 2025. »


Gabrielle Croft – Dekalb

L’agronome pour Bayer Canada Gabrielle Croft propose dans un premier temps le DKB08-80 (2 750 UTM), un soya qui se démarque par sa levée et sa vigueur exceptionnelle. Commercialisé depuis 2024, il s’agit d’un choix tout indiqué pour une régie de travail de sol réduit. « C’est une variété qui se positionne à tous les espacements. Le DKB08-80 présente une excellente tolérance à la moisissure blanche. C’est un soya qui va monter assez haut, avec une excellente tenue, donc on ne remarque pas de verse. Au niveau de la floraison, il fleurit assez tôt en saison avec une petite caractéristique qualitative : ses fleurs sont blanches. C’est quelque chose qui est assez rare dans le soya », mentionne Gabrielle Croft. Comme second choix dans le portfolio Dekalb, l’agronome suggère le DKB007-91XF (2 475 UTM), une variété hâtive avec une émergence et une vigueur exceptionnelles, qui peut se positionner jusqu’à des espacements de 30 pouces vu son port buissonnant. « C’est sa première année commerciale en 2024. Dans les sols un peu plus lourds et en semis direct, il présente un très bon départ. » Doté de la technologie XtendFlex, le DKB007-91XF affiche une tolérance à trois matières actives : le glyphosate, le glufosinate et le dicamba. « C’est un bel ajout dans notre portfolio parce que dans cette maturité, nos variétés étaient uniquement dotées de la technologie Xtend », précise Gabrielle Croft. 


Alexandre Tessier – Prograin

Alexandre Tessier, agronome chez Prograin, propose pour 2025 le soya Dyno R2X (2 750 UTM), une variété passe-partout autant offensive que défensive, avec une excellente tenue jusqu’à la récolte. « Elle est reconnue pour sa très bonne tolérance à la sclérotinia. C’est une variété qui étonne beaucoup les producteurs par son look, sa tenue. Elle performe dans différentes conditions, autant dans les plus difficiles que dans des conditions ultrafertiles. C’est un excellent vendeur chez nous. » Comme second choix, Alexandre Tessier opte pour le Wilma (2 750 UTM), une variété dominante dans sa zone de maturité, avec un rendement explosif et une très grande stabilité autant aux 15 pouces qu’en rangs larges. Avec ses 2 750 UTM, le Wilma convient bien aux cultures de la Montérégie, du Centre-du-Québec, de Lanaudière et de la région de Mirabel. « Le Wilma est une variété IP et son rendement au champ vient briser le mythe voulant que les IP présentent des performances inférieures aux variétés génétiquement modifiées. C’est une variété qu’on va vendre à l’exportation pour le lait de soya et le tofu », conclut l’agronome.


François Forest – Semences Pride

Chez Semences Pride, le premier choix de François Forest se porte sur le PS1344XFN (2 825 UTM), une nouvelle variété en 2025 qui maintient sa hauteur, même en conditions difficiles. « C’est un excellent choix pour le semis direct ou les terres lourdes, très bien adapté aux espacements larges (30 pouces) avec un bon développement végétatif. Il a un grand développement végétatif en fin de saison, tant en hauteur qu’en largeur. » Il est doté de la technologie XtendFlex, ce qui lui donne une grande flexibilité quant à l’herbicide qu’on voudra utiliser. Comme second choix, l’agronome propose le P0521XRN (2 675 UTM), un soya Xtend de type offensif, mais avec de belles qualités défensives comme une très bonne tolérance à la moisissure blanche. « C’est un soya avec une belle tenue en saison qui ferme les rangs rapidement en 30 pouces. C’est un excellent choix au sud si on veut récolter tôt sans sacrifier le rendement. C’est un soya avec un très fort potentiel de rendement qui dépasse les meneurs du marché dans cette maturité », précise François Forest. 


Samir Aoudia – Synagri

Agronome chez Synagri, Samir Aoudia présente dans un premier temps le Katano (2 600 UTM), une variété hâtive. « Dans les tests du RGCQ pour une zone de moins de 2 550 UTM (107 % en 2021, 2022 et 2023), le Katano figure dans le top 3 pour le rendement parmi toutes les variétés de sa zone. C’est une variété qui offre une excellente tenue combinée à une bonne résistance à la sclérotinia et au phytophtora (Rps1c, Rps1a et Rps3a). » Comme il s’agit d’une variété hâtive et peu buissonnante, il est recommandé de le semer aux 7 et 15 pouces. Comme second choix, Samir Aoudia présente le Ikeda (2 725 UTM), une variété conventionnelle buissonnante, adaptée aux 30 pouces même si elle peut être semée en rangs plus serrés, avec un très fort potentiel de rendement (106 % aux tests du RGCQ 2020-2022). L’Ikeda est idéal pour les marchés de la boisson de soya et du tofu conventionnel. « Il présente une excellente vigueur printanière, une bonne résistance à la sclérotinia, au phytophtora et au nématode à kyste. Il performe dans tous les types de sols et est adapté au semis direct. C’est un passe-partout », vante l’agronome.


Cynthia Lajoie – Corteva

En 2025, Corteva complète dans le soya sa transition vers la technologie Enlist avec la série Z. « Il s’agit de la continuité de l’amélioration de notre programme de recherche. De la série A, on passe à la série Z, et on peut s’attendre à des gains en rendement, mais aussi à des gains au niveau de l’agronomie en général », souligne l’agronome Cynthia Lajoie. Comme première suggestion, elle propose le PO5Z60E (2 650 UTM), un nouveau soya avec un départ agressif qui démontre une excellente stabilité à travers les environnements et qui combine une bonne tolérance à la moisissure blanche, au phytophthora et à la pourriture brune de la tige. « C’est un soya qui nous a beaucoup impressionnés l’année passée dans les parcelles de recherche. Il a des gènes de résistance au phytophthora 1c et au nématode à kyste du soya, qu’on commence à avoir de plus en plus au Québec. ». Comme second choix, Cynthia Lajoie opte pour le P11Z72E (2 800 UTM), une variété qui regroupe de très bonnes tolérances contre la moisissure blanche, le phytophthora, la pourriture brune de la tige et le syndrome de la mort subite. « C’est un soya tardif qui a démontré une belle stabilité à travers les environnements avec une très belle tenue à la récolte. »


Guillaume Doré – Sevita International

Chez Sevita, le premier choix porte sur le Matilda (2 775 UTM), une variété qui place la barre haut avec un potentiel de rendement élevé, une protection contre le phytophthora et une excellente tolérance à la moisissure blanche. « C’est un soya conventionnel qui se démarque très bien avec une demande élevée pour la boisson de soya à l’international. Ça fait en sorte qu’on peut obtenir une bonne prime pour nos producteurs. » Comme second choix, Guillaume Doré suggère le SI 1222E3N (2 825 UTM), un soya à haut potentiel de rendement qui a fait ses preuves dans différentes conditions, autant en sécheresse qu’en conditions humides. Celui-ci est doté d’un solide ensemble défensif comprenant la résistance à la pourriture brune de la tige, au nématode à kyste et au phytophthora (Rps1K), et par-dessus tout, une excellente tolérance à la moisissure blanche. « C’est un coup de cœur pour moi cette année, souligne Guillaume Doré. En 2023, dans des conditions propices à la moisissure blanche, c’était un des meilleurs. Il va bien performer autant aux 15 qu’aux 30 pouces. Il a une belle hauteur moyenne qui fait en sorte qu’il a une bonne tenue et est facile à récolter. »


Jean Goulet

Jean Goulet – Semican

Vice-président recherche chez Semican, Jean Goulet propose comme premier cultivar le Prostar (2 400 UTM), une nouvelle variété de soya hâtive à haute protéine (47,1 %). « Pour les zones nordiques comme Alma, c’est très intéressant. » Semi-buissonnant avec croissance indéterminée, il peut être semé aux 7 ou 15 pouces. Comme second choix, Semican suggère le Bellistar (2 575 UTM), une variété semi-hâtive à haut rendement et adaptée aux semis aux 15 à 30 pouces. « C’est une variété aussi à haute protéine (44,3 %), mais plus dans la zone médiane du Québec. Elle vient combler une part de demandes de marché qu’il y a dans cette zone-là », note Jean Goulet. Enfin, comme troisième choix, Semican propose une valeur sûre avec le Canstar (2 750 UTM), un soya semi-tardif à haut rendement, adapté aux semis aux 15 à 30 pouces et avec présence de gènes de résistance au phytophthora (1a et 6). « Ça fait plusieurs années qu’il est sur le marché, mais de plus en plus, les producteurs l’adoptent, parce que son rendement est stable. Il est fiable année après année, peu importe les conditions météo qu’on a. Et peu importe les types de sols qu’on a, il s’adapte très bien à tout ça. »


David Proulx – RDR Grains et Semences inc.

Référence pour de nombreux producteurs bio, RDR Grains et Semences propose comme premier choix le OAC Union (2 875 UTM), une variété à gros grains pouvant atteindre 82 cm et un taux de protéines de plus de 40 %, à pubescences grises et produisant plusieurs gousses en tête. « C’est une canopée intermédiaire qu’on peut semer aux 30 pouces et qui démontre un excellent rendement pour sa maturité », précise le directeur général David Proulx. Le OAC Union se démarque également pour son excellente résistance au nématode à kyste du soya, de plus en plus présent au Québec. « D’ici quelques années, ça va devenir une nécessité d’avoir des variétés résistantes à ce parasite. » Comme second choix, David Proulx suggère le Raymond (2 450 UTM), une variété hâtive, idéale pour les producteurs bio qui veulent semer du blé d’automne. « C’est un soya que les producteurs du Centre-du-Québec et de Saint-Hyacinthe vont sortir à la fin septembre ou au début octobre. L’avantage de ce soya, c’est qu’on peut en faire une rotation à trois cultures. Dans les régions plus éloignées, ça va être un soya pleine saison. Ça peut être intéressant pour les producteurs qui torréfient leur soya à la ferme directement », indique David Proulx. Notons que le Raymond se distingue également par son haut taux de protéines, avec une moyenne de 47 %. 


Daniel deMoissac – Brevant

Grand changement cette année chez Brevant : les semences de soya sont désormais distribuées par Altoya, une nouvelle entreprise sur le marché, mais dirigée par des propriétaires qui ont plus de 40 ans d’expérience dans le soya. Directeur de territoire pour Altoya, Daniel deMoissac propose le B103EE (2 775 UTM) et le B054EE (2 650 UTM), deux variétés offrant une tolérance à la moisissure blanche au-dessus de la moyenne. « Cela a toujours été une maladie importante au Québec, mais on se rend compte avec les fortes pluies et l’humidité des dernières semaines que la moisissure blanche risque d’être un problème dans les champs cette année. Ce sont des variétés qui vont être au top à ce niveau-là. » Le B103EE présente de grandes qualités agronomiques et de tolérance aux maladies, dont la pourriture brune de la tige. De son côté, le B054EE se caractérise par une très bonne tenue du plant. « Autre nouveauté, toutes les variétés du portfolio de Brevant possèdent désormais la technologie Enlist E3 (tolérance au 2,4-D, au glyphosate et au glufosinate) qui maximise la suppression des mauvaises herbes », conclut le représentant d’Altoya.


Hicham Fram – Ceresco

Variété de référence dans le soya Natto depuis plusieurs années, le Coryllis (2 750 UTM) fait de nouveau partie des recommandations de Ceresco pour la saison 2025. « Il se démarque par son excellent potentiel de rendement et sa tolérance aux maladies et à la verse. Il a fait ses preuves aux champs et offre d’excellents rendements dans tous les types de sols. Combiné avec le fait que le producteur peut en tirer une très grosse prime, le Coryllis est l’une de nos variétés les plus demandées », indique l’agronome Hicham Fram. Plant très buissonnant à semer avec un espacement entre les rangs de 15 à 30 pouces, c’est aussi une variété qui se distingue par son rendement, alors que traditionnellement, les soyas Natto ne sont pas particulièrement réputés sur cet aspect. Comme second choix, Hicham Fram suggère le Taku (2 850 UTM), un soya conventionnel adapté à tous les types de sols, qui se distingue par son excellent potentiel de rendement, sa tolérance aux maladies et à la verse. « C’est une de nos variétés les plus tardives. C’est un soya de type indéterminé très agressif végétativement pour fermer à 30 pouces, aussi bon en semis direct qu’en conventionnel. Au niveau du rendement, ça fait quatre ans qu’on l’a et il est toujours dans les premiers. Les producteurs l’apprécient de plus en plus. »