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Les premières estimations basées sur l’état des cultures sont sorties en Amérique du Nord. Celles-ci permettent de jeter les bases de la commercialisation 2023-2024, alors que les versions finales seront dévoilées en décembre pour le Canada et en janvier pour les États-Unis.
Aux États-Unis, l’été sec a réduit les rendements, de sorte que ceux-ci sont tout à fait corrects, mais bien inférieurs aux records estimés en début de saison par le département de l’Agriculture des États-Unis (USDA). Les rendements se sont établis à 173,8 boisseaux à l’acre (bu/a) pour le maïs, à 50,1 bu/a pour le soya et à 45,8 bu/a pour l’ensemble des blés, soit des niveaux relativement semblables à l’an passé (173,3 bu/a; 49,5 bu/a et 46,5 bu/a, respectivement). La grande différence par rapport à l’an dernier réside dans les superficies ensemencées : 94,8 millions d’acres (Ma) pour le maïs, 83,6 Ma pour le soya et 49,8 Ma pour le blé, ce qui représente des hausses de 7 % pour le maïs et de 9 % pour le blé, et une baisse de 4 % pour le soya. Par conséquent, la production a fluctué dans le même sens, c’est-à-dire en croissance de 10 % pour le maïs et de 5 % pour le blé, et en diminution de 3 % pour le soya. Les stocks de fin du maïs devraient atteindre les 2 221 millions (Mbu), franchissant la barre psychologique des 2 milliards de boisseaux, ce qui correspond à une offre importante. Les stocks de fin du soya devraient pour leur part s’abaisser de 12 % pour se situer à 220 Mbu, ce qui reste un niveau extrêmement serré, tandis que ceux de blé s’élèvent de 6 %, mais demeurent historiquement très faibles. Les prix moyens, quant à eux, sont tous en baisse : de 25 % pour le maïs, de 9 % pour le soya et de 15 % pour le blé.
Au Canada, les récoltes des céréales ont fortement chuté en raison de la sécheresse dans l’Ouest canadien, sans être aussi dramatiques qu’en 2021. Les productions sont estimées diminuer de 13 % pour le blé, de 7 % pour le canola, de 53 % pour l’avoine et de 21 % pour l’orge. Le fort recul de la production d’avoine devrait créer une certaine forme de rareté en partie compensée par une augmentation considérable des stocks. Au moins, la qualité de la récolte semble être satisfaisante.
Au Québec, le rendement pour l’ensemble des cultures est en baisse comparativement à l’année dernière, sauf pour le soya, ce qui entraîne une diminution des récoltes, notamment des céréales. La production de maïs devrait atteindre les 3,45 Mt, soit approximativement la moyenne des cinq dernières années, mais elle devrait tout de même occasionner une hausse importante des stocks étant donné la réduction de la consommation fourragère liée aux difficultés de l’industrie porcine au Québec. La production de soya sera record à 1,26 Mt et n’aura que peu d’impact sur les prix, car la grande majorité est destinée à l’exportation. Les productions de céréales ont diminué à 347 135 tonnes (t) pour le blé, 210 280 t pour l’avoine et 105 335 t pour l’orge, et ces estimations pourraient bien s’avérer trop élevées en raison de superficies qui ne seront pas récoltées. Tout cela, sans oublier l’enjeu de la qualité, qui cause bien des maux de tête à l’ensemble de la filière.
En somme, les récoltes de grains en Amérique du Nord seront suffisantes, sans être foisonnantes. Or, les prix sont en baisse en raison de la bonne disponibilité des grains dans les pays de la mer Noire et au Brésil. Les marchés porteront maintenant leur attention vers l’Amérique du Sud, où les semis ont déjà bien commencé.
Cet article a été publié dans l’édition d’octobre 2023 du magazine GRAINS.