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Vous pourrez de nouveau orchestrer un beau concert d’hybrides, car vos semenciers ont une fois de plus renouvelé leur gamme de maïs prometteurs pour la saison à venir. Quelques rappels pour commencer sur une bonne note.
On trouvera de nouveau pour l’an prochain une belle portée d’hybrides virtuoses, autant de maïs non génétiquement modifiés (destinés aux marchés bio ou conventionnel) que de maïs résistants aux herbicides (jusqu’à quatre en même temps) et aux insectes ravageurs aériens et souterrains.
En fait, les maïs modernes ont une sénescence retardée par rapport à leurs prédécesseurs : leur métabolisme est plus intense en fin de saison et ils prélèvent alors plus d’azote, pendant plus longtemps. C’est intéressant quand on sait que dans certaines régions du Québec, par exemple, de 50 à 60 % de l’azote du sol est libéré à la disposition de la plante en août et en septembre. Or, rappelons que peu importe la quantité d’engrais minéraux apportés au champ, le sol fournit de 50 à 90 % de l’azote total prélevé par la plante.
Là où il y a certains gènes, il y a moins de chrysomèles
Vous remarquerez que certains des hybrides récents possèdent un outil innovateur pour repousser la chrysomèle des racines du maïs : l’interférence par ARN. Un brin d’ARN inséré dans la plante se lie à une portion de l’ARN messager de l’insecte et interfère avec celle-ci, en réduisant au silence certains de ses gènes, notamment un gène nécessaire à sa survie.
Pour savoir si un hybride résistant à la chrysomèle des racines a toute sa place sur vos terres, pourquoi ne pas y dépister cet insecte? En effet, il arrive que cet insecte, que ce soit la chrysomèle de l’ouest (jaune rayée de noir) ou celle du nord (vert fluo), prélève un lourd tribut au maïs. On inspectera les racines de cinq plants prélevés au hasard à trois endroits différents dans un champ. En examinant les racines soigneusement lavées des trois plus hauts nœuds avant la tige, on notera les symptômes : lésions brun rougeâtre et racines sectionnées. L’Université de l’État de l’Iowa a réalisé une échelle de sévérité des dommages. On peut aussi compter le nombre d’adultes sur les plantes. Consultez votre conseillère ou conseiller!
Accorder ses instruments, suivre le bon tempo
Avant le grand concerto d’été, le semoir à maïs doit bien sûr être méticuleusement accordé. En effet, il doit déposer la graine de maïs à une profondeur précise de 3,5 à 5 cm. Et la régularité de la profondeur du semis est plus importante que l’uniformité d’espacement dans le sillon. Heureusement, les fabricants de semoirs raffinent chaque année leurs instruments.
Quand semer? Idéalement, quand, à 10 h du matin, le sol est à 10 degrés Celsius à une profondeur de 10 cm.
Évidemment, le sol doit être en bonne santé : riche en matière organique et bien granuleux pour favoriser la circulation des futures racines, de l’air et de l’eau. L’abondance des vers de terre est un excellent présage : saviez-vous que les lombrics, nos plus gros vers de terre, font des galeries allant jusqu’à 2 m sous la surface? C’est un grand avantage, par exemple en cas de pluie torrentielle.
Vous êtes le chef d’orchestre de votre symphonie 2025. N’hésitez pas à varier vos hybrides pour qu’ils s’harmonisent le mieux possible.