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« À l’automne 2022, la potasse était à 900 $ [en dollars américains par tonne courte]; on est rendus à 500 $. Le prix a quasiment reculé de moitié », constate Simon Brière, stratège principal chez R.J. O’Brien. Il ajoute que l’azote aussi a connu une baisse.
« Le prix du gaz naturel a vraiment baissé et il a fait baisser plusieurs fertilisants azotés qui sont fabriqués avec du gaz naturel. Quand tu regardes l’impact, l’azote 28 %, qui avait monté à plus de 600 $, a baissé à 350 $. Ton azote 32 %, même principe. On était à 700 $ et il est rendu à 400 $. Mais avant la pandémie et la guerre [en Ukraine], le 32 était à environ 300 $. Alors oui, le prix a baissé beaucoup dernièrement, mais il est présentement plus cher qu’avant la pandémie », dit-il.
Les données affichées sur le site des Producteurs de grains du Québec (PGQ), en dollars canadiens, pour de l’engrais livré chez le distributeur en mars 2024 donnent, par exemple, un prix de 592 $ la tonne métrique pour la solution azotée 32 %, soit un prix plus faible que sa moyenne de 635 $/t des cinq dernières années. Le prix de la potasse était estimé, en mars 2024, à 753 $/t comparativement à sa moyenne de 781 $/t des cinq dernières années, tandis que le diammonium phosphate (DAP) était à 1 150 $/t comparativement à sa moyenne de 978 $/t des cinq dernières années.
Un détaillant d’engrais contacté par La Terre mentionne toutefois qu’il faut faire attention avec le prix de l’engrais vu sur les marchés, car la majorité des volumes de phosphore et de potasse ont été achetés à l’automne.
Des dynamiques
Chez Sollio Agriculture, le directeur des approvisionnements d’engrais, Dave Muirhead, fait état de différentes dynamiques de prix. Il nomme les droits d’importation punitifs sur les engrais phosphatés en provenance du Maroc et de la Russie imposés par le gouvernement américain, qui ont réellement influencé l’approvisionnement en phosphate des États-Unis et ont donc créé un marché plus restreint.
Quant à la potasse, bien que les prix devraient être stables pour la période des semis, M. Muirhead anticipe une légère baisse lors de la saison estivale, laquelle sera en partie dictée par le choix de cultures des Américains. Sèmeront-ils plus de soya? Appliqueront-ils moins d’engrais? « S’ils en appliquent moins, le prix pourrait baisser. On s’attend à un déclin des prix en douceur au cours de l’été », indique celui qui est basé à l’Île-du-Prince-Édouard.
Il a remarqué, de surcroît, une volatilité des prix supérieure à la normale dans les engrais, créant plus de risques pour chacun des maillons, de l’acheteur jusqu’au producteur. « On l’a vu aux États-Unis. Des producteurs pensaient que le prix baisserait. Ils ont attendu, et certains ne pourront pas avoir d’urée », raconte M. Muirhead. Il ajoute que le transport par train limite les livraisons de certains types d’engrais aux États-Unis et même dans l’Ouest canadien, ce qui rend leur marché de l’engrais plus serré. Une situation qui ne nuit pas à la disponibilité des fertilisants au Québec, croit-il, mais qui influence leurs prix.