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Statistique Canada a publié les données finales de la production de grains en 2023. Au Canada, le portrait final est moins négatif que celui de septembre : la production de grains de l’Ouest canadien a été affectée par le déficit hydrique, mais ce n’est pas une catastrophe comme en 2021 (voir le tableau ci-joint). L’agence gouvernementale a augmenté le rendement de tous les grains (sauf le maïs) par rapport aux données de septembre. Cela dit, comparativement à l’an passé, les récoltes canadiennes ont diminué de 2 % pour le canola, de 7 % pour le blé, de 11 % pour l’orge et de 50 % pour l’avoine – la chute brutale de la production d’avoine est principalement due à une dégringolade de 35,8 % de la superficie ensemencée. La production canadienne de maïs établit un record de 15,1 millions de tonnes (Mt) grâce au Manitoba, qui voit sa récolte fracasser les records précédents en raison d’une hausse de 46 % de la superficie. Le soya enregistre pour sa part un gain de 7 % pour une production totale record de 7 Mt due à une hausse équivalente des superficies ensemencées (le rendement est resté inchangé d’une année à l’autre).
La récolte de maïs en Ontario a atteint un niveau quasi record de plus de 9,6 Mt – le record n’a pas été atteint en raison d’une révision à la baisse du rendement. Le problème pour nos voisins est la qualité du maïs qui a été affecté par de la vomitoxine. La production de soya est quasiment inchangée à 4 Mt. La récolte de blé a bondi de 17 % pour s’établir à 2,8 Mt, le deuxième niveau le plus haut jamais atteint, en raison d’une augmentation de la superficie.
La situation du Québec
Au Québec, on a craint le pire avec un printemps sec, du gel en mai, suivi d’un été très humide dans le sud de la province. Le temps chaud en septembre et de bonnes conditions de récolte ont partiellement compensé les problèmes de la saison pour le maïs et le soya. Par rapport aux données de septembre, les rendements ont été révisés à la baisse pour le maïs, le blé et l’orge, tandis qu’ils ont été légèrement augmentés pour le soya, l’avoine et le canola. Par conséquent, comparativement à l’an passé, la production a diminué de 6 % pour le maïs (3,34 Mt) en raison d’une baisse du rendement, de 24 % pour le canola (29 498 tonnes), de 27 % pour le blé (255 112 tonnes), de 34 % pour l’orge (69 423 tonnes) et de 37 % pour l’avoine (132 967 tonnes). Les rendements du blé et de l’orge ont été carrément médiocres. Quant à l’avoine, la superficie ensemencée a dégringolé de 26,6 %. La production de soya, cependant, s’est accrue de 13 %, atteignant un niveau record de 1,27 Mt. Le soya a réussi à tirer son épingle du jeu malgré les conditions humides qui auraient pu être propices aux maladies.
Les résultats ont été décevants pour les petites céréales en raison de conditions de croissance des cultures très difficiles. La météo exécrable durant la récolte des céréales a affecté leur qualité, avec des problèmes de faibles poids spécifiques, des indices de chute bas, la présence de toxines, etc. La production de blé d’automne est inférieure à celle de l’an dernier, mais la tendance demeure à la hausse. Pour le blé de printemps, c’est la plus petite production depuis 2013, alors que celles de l’orge et de l’avoine sont à des niveaux historiquement bas.
En conclusion, le Canada a eu des récoltes record de maïs et de soya. En revanche, la production baisse de 2 % à 11 % pour le canola, le blé et l’orge. La récolte d’avoine chute de 50 % en raison de la dégringolade de la superficie ensemencée. L’Ontario a eu des productions abondantes pour les trois principaux grains, mais la qualité du maïs a été affectée par la vomitoxine. À l’exception du soya, les récoltes ont baissé au Québec, avec des niveaux très bas pour l’orge et l’avoine, et des problèmes de qualité pour les céréales. Le soya, en revanche, a établi un nouveau record. Finalement, à moins d’un sérieux coup de barre, les cultures d’orge et d’avoine semblent être vouées à un déclin historique, aussi bien en Ontario qu’au Québec.