Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Les producteurs agricoles québécois qui désirent vendre du soya en Europe devront fournir les coordonnées géographiques de leurs champs afin de prouver que leurs récoltes ne proviennent pas d’un site qui a été déforesté depuis 2020. Le 18 avril 2023, le Parlement européen a ratifié un règlement qui interdira, à partir du 30 décembre prochain, la mise en marché, sur ce continent, de produits issus de la déforestation, que ce soit le soya, la viande bovine, l’huile de palme, le caoutchouc, le bois, le cacao ou le café.
Cette politique découle de données comme celles de Greenpeace France, selon lesquelles la déforestation en Amazonie brésilienne a atteint 9 762 kilomètres carrés entre août 2018 et juillet 2019 seulement. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime que 420 millions d’hectares de forêt ont disparu entre 1990 et 2020, principalement en raison de l’agriculture et l’élevage, dont le tiers était destiné à l’exportation.
Paperasse ou occasion d’affaires?
L’Europe est un client important pour le soya québécois. L’entreprise Prograin, l’un des plus grands joueurs nord-américains du soya destiné à l’alimentation humaine, a donc pris la nouvelle réglementation européenne au sérieux. Pour cette récolte 2024, tous les producteurs qui vendent à Prograin devront fournir les coordonnées de géolocalisation des champs d’où provient leur soya, explique Alexandre Beaudoin, vice-président aux ventes et au marketing. Il aurait été trop fastidieux pour l’entreprise de devoir séparer le soya qui est conforme à la norme européenne de celui qui ne l’est pas.
Brian Innes, directeur général de Soy Canada, une association qui réunit tous les intervenants de la filière canadienne du soya, indique que cette nouvelle réglementation nécessitera plus d’efforts, mais représente une occasion d’affaires pour les producteurs de soya.
« La question est de savoir comment ça va se dérouler », fait-il valoir, mentionnant qu’une forme d’incertitude plane quant aux règles que les exportateurs devront suivre pour s’adapter au règlement. Les exportateurs de soya à identité préservée ont déjà une structure qui facilite la cueillette de ce genre d’information, ce qui serait moins le cas pour les producteurs et exportateurs de soya génétiquement modifié.