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Revivra-t-on l’année 2019 où les pertes hivernales du blé d’automne ont atteint plus de 40 % dans des régions comme la Montérégie, un phénomène qui ne se produit généralement que tous les 20 ans, selon les experts?
« Je suis un peu plus inquiet que la normale. Normalement, avoir une bonne couche de neige qui sert d’isolant, c’est mieux pour passer l’hiver », indique Michel McElroy, chercheur au CÉROM et spécialiste des céréales d’automne.
Depuis près de 10 ans qu’il mène des recherches sur le sujet, il n’a jamais vu un hiver comme celui que nous venons de traverser.
Michel McElroy souligne que, contrairement à ce qu’on pourrait penser, la mortalité des céréales d’automne est bien plus due à un manque d’oxygène qu’au temps froid. « On peut avoir un couvert de neige très épais, mais il va y avoir un redoux. Ça forme une couche de glace en dessous de la neige et il n’y a plus d’oxygène qui pénètre. »
Une analyse qui rejoint ce que Justin Chabot voit sur le terrain. « Pour les céréales d’automne, ça regarde mal », souligne celui qui pense toutefois que les seigles d’automne peuvent toujours s’en tirer. « Le seigle est plus rustique que le blé, mais on reste à la merci de la température. L’an passé, il y a eu un épisode de chaleur et le seigle s’est réveillé, mais il est mort étouffé sous la neige par la suite. »
Justin Chabot souhaite que les céréales d’automne ne se réveillent pas trop hâtivement pour ne pas subir les contrecoups d’un gel fatal. « C’est la même chose pour les luzernières qui pourraient être affectées par du temps chaud trop hâtif suivi d’un fort gel. Des dommages aux luzernières obligeraient les producteurs à recommencer une partie du travail qui a été fait l’an dernier, soit les semis de plantes fourragères. Cela pourrait compromettre l’approvisionnement en foin en quantité et en qualité pour la saison 2024 », soulignait le représentant du Groupe Ducharme dans une publication sur le réseau social LinkedIn.