Forêts 22 septembre 2014

Un regain des volumes de bois en 2011 ?

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Tel que publié dans La Terre de chez nous

Les producteurs de bois du Québec ont connu une autre année difficile en 2010 avec des ventes évaluées à 3,2 millions de m3, soit environ la moitié d’une bonne année.

La Fédération des producteurs de bois du Québec (FPBQ) fait valoir que ses membres ont déjà vendu quelque 6 millions de m3 par an. On remarque néanmoins un petit regain des volumes comparé à 2009 où les ventes s’élevaient à 2,7 millions de m3.

« C’est dur partout », affirme Pierre-Maurice Gagnon, président de la FPBQ, en entrevue de fin d’année avec la Terre. Le président évalue que les prix ont baissé d’environ 25 %, autant pour le feuillu que le résineux, depuis quelques années. Les 500 000 m3 vendus en plus cette année ne signifient donc pas nécessairement des revenus plus importants. La Fédération évalue par ailleurs que ce volume supplémentaire s’explique en bonne partie par l’arrivée dans le marché de nouveaux grands propriétaires de boisés privés qui ont racheté des lots aux compagnies forestières en difficultés financières. Le principal joueur à cet égard est Gestion Solifor, qui appartient à Raynald Arial et au Fonds de solidarité de la FTQ. Ce joueur a acheté pour près de 150 M$ de boisés dans plusieurs régions. « Ces grands propriétaires se sont regroupés et ils veulent contourner notre mise en marché collective », a soutenu Pierre-Maurice Gagnon, qui se dit ouvert à des accommodements sur la question du transport, mais pas à des ententes spéciales sur d’autres aspects. « On a de la misère à leur vendre l’intérêt de travailler ensemble », indique M. Gagnon, qui fait valoir qu’une négociation conjointe permettrait sans doute aux grands et aux petits propriétaires d’obtenir un meilleur prix que si les deux groupes se font concurrence. La FPBQ considère également sensibiliser la FTQ sur l’importance d’une gestion des boisés dans le respect des syndicats en place.

Même si toutes les régions vivent des difficultés, elles ne sont cependant pas exactement au même point. « Ce n’est pas mauvais pour les régions frontalières », indique notamment M.Gagnon, qui explique que des usines américaines ou du Nouveau-Brunswick peuvent acheter du bois québécois. Par contre, le Saguenay-Lac-Saint-Jean, qui est en plein coeur de la province, ne peut pas se virer de bord aussi facilement. L’absence ou la diminution de marché pour le tremble nuit particulièrement à certaines régions. La rentabilité des travaux n’est souvent pas possible si le tremble n’est pas récolté.

Pour ce qui est des programmes d’aménagement, la FPBQ réclame toujours un montant annuel de 35 M$ et déplore les coupures survenues en 2010 qui ont ramené le budget à 28,5 M$ en cours d’année. Une revendication auprès du gouvernement fédéral en collaboration avec la ministre Normandeau est d’ailleurs prévue.