Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Depuis la fin août, les producteurs de bois d’œuvre canadiens n’ont plus à payer les droits compensateurs provisoires de 19,88 % sur leurs livraisons aux États-Unis. Ces droits provisoires n’ont pas encore été remplacés par des droits finaux après les premiers 90 jours prévus d’application.
Ces droits finaux doivent être annoncés d’ici le 14 novembre par le département américain du Commerce. En attendant, les exportateurs doivent donc seulement verser le droit antidumping de 6,87 %.
« On respire un peu », indique Marc-André Côté, directeur général de la Fédération des producteurs forestiers du Québec (FPFQ). Ce dernier précise que ce répit douanier s’accompagne d’une forte demande, qui était en place même avant les récents ouragans Irma et Harvey. Ceux-ci vont mettre une nouvelle pression sur le marché pour les matériaux de construction. « La taxe était déjà refilée aux consommateurs américains », indique Marc-André Côté. S’ajoutent à cette situation les feux de forêt dans l’Ouest canadien et américain, qui risquent de faire diminuer l’offre sur le continent.
Selon la FPFQ et d’autres sources, les négociations en vue d’un accord sur le bois d’œuvre se poursuivent en parallèle de celles sur l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) et portent notamment sur un pourcentage de parts de marché pour le bois canadien sur le marché américain. Des discussions entre les deux pays feraient état de 28 % à 30 %. « On ne sait pas encore quels bois seront visés et quelles seront les exemptions », ajoute Marc-André Côté. L’exemption du bois de la forêt privée du Québec et des scieries frontalières doit notamment faire l’objet de négociations. On ne sait pas encore ce qu’il adviendra du quota dans un marché soutenu, comme en ce moment, car c’est un autre point qui achoppe. Doit-on hausser le quota canadien temporairement ou laisser entrer du bois scandinave ou d’ailleurs parce que la part de marché du Canada est limitée artificiellement?
Le secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross, a déclaré le 28 août dernier qu’il avait « espoir d’en arriver à une solution négociée » pour le bois d’œuvre. Le nouveau contexte de demande élevée qui s’annonce après les ouragans milite en faveur d’une telle entente. « Il y a une intransigeance de la coalition américaine », rappelle cependant Marc-André Côté.
Selon le Globe and Mail, les actions des producteurs canadiens Canfor et West Fraser Timber ont augmenté de 40 % cette année, alors que celles du rival américain Weyerhaeuser n’ont crû que de 10 % en 2017. Les contrats à terme sur le bois ont augmenté de 16 % en 2017.