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Les propriétaires de lots boisés peuvent recevoir des subventions afin d’effectuer différents travaux forestiers sur leurs propres lots. Ces sommes sont distribuées par les agences régionales de mise en valeur de la forêt privée. Le directeur de celle des Appalaches, Jean-Pierre Faucher, reconnaît que l’allocation des subventions, en termes d’équité, n’est pas vérifiée par son agence et peut laisser place à du favoritisme.
En entrevue avec La Terre, il mentionne que la majorité de son enveloppe de 3,5 M$ provenant du ministère des Forêts va aux groupements forestiers de la région et qu’il appartient aux membres de ces groupements de vérifier eux-mêmes si l’argent est distribué équitablement. « Ici, on voit les travaux qu’on finance, on voit à qui l’argent va, mais on n’a pas le mandat [par le ministère des Forêts] de vérifier l’équité. Et effectivement, on voit des noms qui se répètent, des sommes qui vont aux mêmes. Mais ce n’est pas une généralité », tient-il à nuancer. Il constate cependant qu’un nombre croissant de producteurs appellent à l’Agence pour se plaindre, comme quoi ils attendent depuis deux ans pour avoir des travaux subventionnés chez eux.
M. Faucher croit que le mode de redistribution des subventions pourrait être amélioré; par exemple, en allouant davantage de budgets aux conseillers forestiers qui se démarquent par la bonne qualité des travaux forestiers réalisés, par la satisfaction de la clientèle ou par leur dynamisme à servir un plus grand nombre de producteurs. La Terre a contacté le ministère des Forêts du Québec et l’Agence régionale de mise en valeur de la forêt privée du Bas-Saint-Laurent, entre autres, afin de les questionner sur l’apparence de conflits d’intérêts dans la répartition des subventions. Au moment de mettre le journal sous presse, ils n’avaient pas donné suite à ces demandes d’entrevue.
Un record de vente de bois pour le sciage
L’économiste Émile Richer, de la Fédération des producteurs forestiers du Québec, a révélé que les producteurs de la forêt privée ont vendu un record de bois pour le sciage, portant leurs ventes totales à 6,7 millions de mètres cubes de bois en 2021 pour une valeur de 475 M$. L’augmentation de la demande et l’accroissement de 4,3 % du prix moyen pondéré des livraisons de sapin/épinette expliquent ces chiffres favorables.
Il s’agit du plus grand volume mis en marché depuis 2000. L’économiste forestier prévoit que la demande de bois de sciage s’accroîtra et que les prix devraient demeurer plus élevés que la moyenne des 20 dernières années en raison des stocks serrés de bois sur les marchés. Seule la demande de bois pour la production de pâte devrait poursuivre son déclin.
M. Richer a précisé, en guise de bémol, que le nombre de mises en chantier aux États-Unis, une donnée qui guide le prix du bois de sciage, pourrait diminuer sous l’effet de l’inflation, de l’accroissement des taux d’intérêt et d’une possible récession. De plus, les profits des producteurs pourraient être écorcés, à l’instar des secteurs agricoles, par les coûts de production qui ne cessent de grimper.