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Le gouvernement du Canada a annoncé une série de mesures qui atteindront 867 M$ sur trois ans pour soutenir les 200 000 travailleurs et les 600 scieries du secteur forestier aux prises avec les droits compensateurs américains sur le bois d’œuvre.
Plus précisément, Exportation et développement Canada comptera sur 500 M$ pour offrir des solutions de gestion du risque et de financement commercial, y compris des prêts et des garanties de prêts offerts à des entreprises forestières « viables ». La Banque de développement du Canada pourra compter sur une enveloppe de 105 M$ pour le financement d’entreprises forestières admissibles.
Par ailleurs, quelque 260 M$ de plus seront disponibles pour soutenir une série de mesures. Cette somme servira à développer les marchés et à assurer la diversification des produits et ainsi éviter les droits compensateurs. Une autre partie de l’enveloppe ira aux organisations autochtones pour aider à améliorer leur rendement. Les accords de travail partagé passeront de 38 à 76 semaines afin de réduire le nombre de mises à pied. Un soutien supplémentaire ira aussi à l’amélioration des compétences des travailleurs.
« Nous sommes prêts à déployer d’autres moyens, par exemple des garanties d’emprunt additionnelles, si l’évolution de la conjoncture le justifie », a déclaré Jim Carr, ministre des Ressources naturelles du Canada.
L’argent du fédéral s’ajoute aux 300 M$ prévus par le gouvernement du Québec pour offrir des garanties de prêts aux entreprises qui devront payer des droits compensateurs sur le bois. Rappelons que les États-Unis exigent des droits compensateurs rétroactifs pour les trois mois précédant l’entrée en vigueur des droits à la fin avril dernier.
En plus des droits compensateurs de près de 20 % imposés à la majorité des scieries canadiennes, le département américain du commerce devrait statuer de façon préliminaire le 23 juin sur la question des droits antidumping. La décision finale du gouvernement américain sur le bois d’œuvre sera connue vers la fin de l’automne. Ce n’est qu’à ce moment que le Canada pourra en appeler.
Réactions positives
« C’est certain que si les sommes annoncées permettent de fermer moins d’usines, c’est un plus; ça protège nos marchés. Mais ce qui peut devenir difficile pour nous, c’est qu’on soit soumis à des quotas pour le marché américain. Avec ça, les Américains nous disent : “Battez-vous entre vous” », explique Berthold Gagné, premier vice-président de la Fédération des producteurs forestiers du Québec. Il précise que la principale revendication de la Fédération à ce sujet consiste « à exempter le bois provenant de la forêt privée de ces fameux contingents ».
« On voit dans l’annonce du fédéral une intention ferme de soutenir l’industrie ici au Québec », a commenté Mario Saint-Laurent, directeur des communications du Conseil de l’industrie forestière du Québec.
Le ministre des Forêts du Québec, Luc Blanchette, a salué l’aide d’Ottawa, jugée complémentaire à celle de Québec, notamment les 163 M$ sur trois ans pour le développement des marchés et la transformation de l’industrie. Le ministre Blanchette a ajouté que le fédéral avait assuré le Québec d’une « flexibilité » dans l’application des mesures. Il estime que traditionnellement, le Québec va chercher environ le tiers des sommes des programmes d’innovation du fédéral.
L’Union des municipalités du Québec s’est dite « particulièrement satisfaite » de l’annonce d’Ottawa en ce qui concerne les prêts et les garanties de prêts.
Avec la collaboration de Martin Ménard.