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Certaines scieries devront interrompre leurs activités, ou fermer temporairement, le temps d’écouler leurs montagnes de copeaux. Une situation qui n’augure rien de bon pour les producteurs de boisés privés, qui perdront des débouchés.
« Actuellement, on évalue que les usines de sciage ont 260 000 tonnes [t] de résidus de coupe en stock, comparativement à 45 000 t à pareille date l’an passé! Les surplus de copeaux entraînent un problème majeur dans certaines régions, surtout pour les scieries indépendantes qui ne sont pas intégrées avec des papetières. Faute d’espace, elles devront diminuer leurs activités de sciage. Et certaines ont commencé », dépeint le directeur de l’Association des producteurs de copeaux du Québec, Pierre Marineau.
Au Bas-Saint-Laurent, le Groupe Lebel, qui possède sept usines de sciage, a déjà réduit son rythme de production de 20 %. « Plutôt que d’accumuler des montagnes de copeaux, nous avons décidé de fermer des quarts de travail et des lignes de production. Il y a présentement plusieurs de nos employés qui attendent chez eux », explique Normand Simard, directeur des approvisionnements. Il ajoute que l’entreprise aurait la capacité de produire 60 % plus de bois scié, mais que l’abondance « assez extrême » de copeaux entrave ses plans de développement.
Cette abondance a évidemment un impact à la baisse sur le prix des copeaux, affectant du coup le revenu global de toutes les scieries du Québec.
Un enjeu structurel
Une bille de bois qui entre dans une scierie en ressort à près de 50 % sous forme de résidus de sciage comme des copeaux, des sciures, des rabotures et des écorces. En tournant à plein régime, les scieries ont créé chaque semaine des milliers de tonnes de résidus de coupe. Pierre Marineau prévoit que les surplus de résidus de sciage, incluant les stocks des papetières, atteindront 400 000 t à la fin de l’année.
Si les surplus s’accumulent, c’est qu’il y a de moins en moins de marchés pour cette matière. Le Conseil de l’industrie forestière du Québec estime que le nombre d’usines de pâtes et papier qui achètent des copeaux a baissé, passant de 60 au milieu des années 2000 à environ 35, dont seulement une vingtaine qui prennent de la fibre vierge (non recyclée).
« Ces marchés traditionnels qui utilisaient les copeaux ne reviendront jamais et c’est ce qui est inquiétant. Cette fois, le problème des surplus de copeaux n’est pas conjoncturel, mais structurel », souligne M. Marineau.
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