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Jusqu’au 4 novembre, une exposition muséale à la Maison de la culture de Bellechasse, située à Saint-Damien-de-Buckland, présente plus de 250 articles liés à la production du sirop d’érable depuis trois siècles.
Des chalumeaux en os de canard, utilisés par les Amérindiens il y a plus de 300 ans, à ceux d’aujourd’hui qui sont jetables et de toutes les couleurs, en passant par le système de collecte sous vide de la sève, c’est toute l’évolution de l’acériculture qui est racontée dans cette exposition.
Réjean Bilodeau, de Saint-Damien, collectionneur d’antiquités et propriétaire d’une érablière, a fourni la plupart des photos et des objets présentés. D’ailleurs, l’exposition porte le même titre que le livre de 738 pages qu’il a fait paraître l’an dernier et dont les 1 000 exemplaires sont déjà écoulés intitulé L’histoire de l’acériculture et des sucriers de Bellechasse. Des textes tirés de l’ouvrage et décrivant les divers éléments de l’exposition sont distribués aux visiteurs.
L’exposition est ouverte au public du lundi au vendredi de 8 h 30 à 12 h et de 13 h à 16 h 30. « Les acériculteurs et les passionnés d’histoire et d’objets du patrimoine seront certainement ravis de voir tout ça », assure la directrice artistique de la Maison de la culture, Gabrielle Charron. Parmi ses pièces coup de cœur, on retrouve de magnifiques moules anciens, des cônes et des paniers en écorce de bouleau et un gros baril sur skis.
Bellechasse, berceau de l’acériculture
« Les plus importants changements technologiques en acériculture ont eu lieu dans Bellechasse », assure Réjean Bilodeau. Ce territoire situé au sud-est de Québec, entre Lévis et Montmagny, compte plusieurs pionniers et acteurs du développement acéricole. M. Bilodeau donne l’exemple de Clément Métivier, alors dirigeant d’IPL qui, en 1973, a mis en application l’idée de « traire les érables » avec son système de vacuum SYSVAC. Il cite aussi Les équipements d’érablière CDL, de Saint-Lazare-de-Bellechasse, une entreprise bien connue des producteurs de sirop d’érable du Canada et des États-Unis. « Le fondateur de CDL, Jean-Marie Chabot, a fait breveter en 2002 le petit chalumeau santé qui ne nuit pas aux érables. » Il s’agit d’innovations à mille lieues des premières activités relatées dans certains écrits, alors que des défricheurs de la région entaillaient les érables à la hache à la fin des années 1600. « Ces entailles de 12 po de long entraînaient inévitablement la mort des érables et c’est dans Bellechasse que le gouvernement de la Nouvelle-France a interdit pour la première fois l’entaillage. Cette interdiction s’est étendue à d’autres régions avec le temps », explique M. Bilodeau.
L’importance de l’acériculture dans le développement de Bellechasse a mené les 20 maires de cette MRC à désigner officiellement leur coin de pays comme étant le Berceau mondial de la technologie acéricole. Cette autoproclamation effectuée au début de 2017 réjouit Réjean Bilodeau, qui espère publier le tome 2 de son livre au printemps 2018 et mettre en place d’ici deux ans un musée de l’érable dans l’une des municipalités de la MRC.
Louise Thériault, agronome, collaboration spéciale