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SAINT-MODESTE – Les producteurs forestiers québécois sont en colère. Ils accusent le gouvernement québécois de favoriser la forêt publique au détriment de la forêt privée. Selon eux, cette situation génère une concurrence déloyale, affaiblissant les revenus des producteurs et menaçant la viabilité économique de nombreuses communautés forestières.
Réunis en conférence de presse, le 7 novembre, à Saint-Modeste, dans le Bas-Saint-Laurent, les représentants de la Fédération des producteurs forestiers du Québec (FPFQ) et de l’Union des producteurs agricoles (UPA) ont exprimé leur indignation face aux pratiques du gouvernement québécois d’attribuer des volumes importants en forêt publique, d’exiger des redevances beaucoup trop basses et d’appuyer financièrement la récolte de ce bois. « Cette saturation du marché fait chuter les prix et pousse les usines à privilégier le bois public, moins coûteux, au détriment du bois de la forêt privée », déplore Gaétan Boudreault, président de la FPFQ.
Une double peine pour les producteurs privés
Au problème de la concurrence s’ajoute celui du conflit commercial avec les États-Unis, qui impose des taxes sur le bois d’œuvre canadien. Selon Martin Caron, président général de l’UPA, les producteurs forestiers font les frais d’un conflit sur le bois d’œuvre qui n’a rien à voir avec eux.
Pour lui, cette taxation injustifiée nuit gravement à la rentabilité et à la compétitivité des producteurs québécois.
Les producteurs forestiers croient que des mesures immédiates sont nécessaires pour éviter une détérioration encore plus marquée de leur situation. En plus d’une réforme du régime forestier, ils demandent la suspension des ventes de bois public jusqu’à ce que les stocks diminuent. De plus, les deux organisations réclament des compensations du gouvernement québécois pour les pertes accumulées au cours des dernières années, affirmant que l’apport des producteurs forestiers à la vitalité des villages québécois est essentiel.
Pierre Lemieux, président du Syndicat des producteurs de bois de la Côte-du-Sud, estime que les baisses de prix importantes qu’ont subies les producteurs privés, associées à la hausse du coût de la vie et des taxes municipales, provoquent un manque à gagner important chez les exploitants de la forêt privée.
Résidualité
La FPFQ et l’UPA demandent à la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, de renforcer le principe de résidualité. Inscrit dans la Loi sur l’aménagement durable du territoire forestier, ce principe établit que les industriels doivent d’abord s’approvisionner en forêt privée avant de se tourner vers la forêt publique.
Avec ces revendications, la FPFQ et l’UPA espèrent obtenir du gouvernement des engagements concrets pour mettre fin à cette concurrence qu’elles jugent déloyale et injustifiée. Pour les producteurs forestiers, il est impératif de garantir un environnement commercial équitable où leurs efforts sont récompensés et où leur bois est valorisé au même titre que celui de la forêt publique.