Ce contenu est réservé aux abonné(e)s.
Pour un accès immédiat,
abonnez-vous pour moins de 1 $ par semaine.
S'abonner maintenant
Vous êtes déjà abonné(e) ? Connectez-vous
Le temps des sucres roule à plein régime dans certaines régions alors qu’il ne fait que commencer ailleurs. La Terre fait le point sur l’état d’avancement de la saison de six acériculteurs de différentes régions du Québec.
Julien Dupasquier, Montérégie
Première évaporation : décembre et début mars
Objectif de 2020 : 5 lb à l’entaille
Rendements en date du 26 mars : 5,15 et 3,7 lb à l’entaille
Après avoir entaillé une partie de ses érables en novembre, Julien Dupasquier a franchi le cap symbolique des 5 lb à l’entaille. « Je suis à 5,15 lb et c’est mon érablière froide. L’an dernier, je n’avais même pas fait 5 lb au total. Parti comme c’est parti, je crois que je vais me rendre à 8 lb à l’entaille. Je suis vraiment content! » s’exclame-t-il fièrement, faisant ainsi un pied de nez à ceux qui avaient dénigré son idée d’entailler à l’automne plutôt qu’en janvier ou en février, comme le veut la coutume. Dans les secteurs où il a entaillé plus tard, les érables ont livré 3,7 lb de sirop jusqu’à maintenant. Par contre, et sans faire de jeu de mots, M. Dupasquier a eu chaud le 20 mars alors que le mercure a grimpé à 17 °C. « J’ai eu peur pour la contamination. Pour ne pas prendre de chance et pour repartir en neuf, j’ai tout désinfecté mes maîtres lignes et ma tubulure », indique l’acériculteur qui exploite 12 500 érables à Dunham et à Frelighsburg.
Yan Gaudet, Témiscamingue
Première évaporation : 17 mars
Objectif de 2020 : 5 lb à l’entaille
Rendements en date du 26 mars : 0,4 lb à l’entaille
« Ce n’est pas parti en fou. J’ai 16 drums de faits », commente d’emblée Yan Gaudet, propriétaire d’une érablière de 25 000 entailles, à Duhamel-Ouest. « Les érables ne sont pas débourrés, on dirait. Ça coule à la miette. Pourtant, on a eu de bonnes températures avec plusieurs journées où ils auraient dû couler. Mais les érables commencent tard à couler et arrêtent de bonne heure ensuite. Je parle avec d’autres acériculteurs de ma région et nous sommes tous dans le même bateau », explique-t-il. Bonne nouvelle! Le sirop produit est particulièrement bon cette année et l’eau est très sucrée à près de 2,8 degrés Brix. La COVID-19 l’incite à restreindre la taille de son équipe. « Il y a beaucoup de gens qui ne travaillent pas présentement et qui pourraient venir nous aider, mais s’il y en a un qui a quelque chose et qui contamine le reste de l’équipe, ce n’est pas mieux », analyse-t-il.
Judith Jetté, Laurentides
Première évaporation : 26 février
Objectif de 2020 : 5 lb à l’entaille
Rendements en date du 26 mars : 3 lb à l’entaille
« Ce ne sont pas des coulées phénoménales, mais ça tient le temps. Ça va bien, on est proches du 3 lb à l’entaille. On est à la mi-saison », dépeint Judith Jetté, copropriétaire d’une érablière de 18 000 entailles à Mirabel. L’eau est très sucrée, à près de 3 degrés Brix, précise-t-elle. La météo est idéale avec des gelées la nuit et du temps doux le jour. Elle s’attend encore à de bonnes journées de cueillette d’eau d’érable.
Martin Malenfant, Gaspésie
Première évaporation : à venir
Objectif de 2020 : 5 lb à l’entaille
Rendements en date du 26 mars : 0 lb à l’entaille
Au moment de l’entrevue, le 26 mars, Martin Malenfant commençait tout juste à recueillir de l’eau d’érable. « Le printemps est officiellement arrivé », se réjouit l’acériculteur qui possède une érablière de 65 000 entailles située à Escuminac. Une bonne épaisseur de neige recouvre quand même le sol. Il n’y a cependant pas de glace à la base des arbres, ce qui l’encourage. Le fait de ne pas avoir produit de sirop jusqu’à maintenant ne l’inquiète pas. « C’est normal pour ce temps-ci. Ce qui m’inquiète, c’est plutôt le virus », précise-t-il. Il ne veut pas que ses 10 employés tombent au combat. Il a donc fermé la cuisine commune et installé des cuisinettes équipées de fours à micro-ondes et de grille-pain dans cinq stations de pompage afin que les cinq équipes d’employés ne se rencontrent pas. Chaque employé dispose également de désinfectant pour s’assurer que les poignées et les outils sont constamment nettoyés.
Jonathan Blais, Estrie
Première évaporation : 7 mars
Objectif de 2020 : 4 lb à l’entaille
Rendements en date du 26 mars : 1,3 lb à l’entaille
« Les rendements avancent, mais lentement. Il nous manque juste un peu de chaleur pour avoir de bonnes coulées. Présentement, ça dégèle le jour et ça commence à couler vers 15 h et après, ça arrête. Il n’y a pas de quoi se plaindre. On a du sirop en masse de fait pour un mois de mars et l’eau se travaille bien », mentionne Jonathan Blais, dont l’érablière de 25 000 entailles est située à La Patrie. Il espère de la pluie pour dégager la base des arbres, réchauffer les racines et donner réellement le coup d’envoi à une grosse saison des sucres. « Il faut attendre. Et rassurons-nous, ce n’est pas long d’aller chercher de bons rendements quand ça se met à couler », plaide-t-il.
Stéphane Verville, Centre-du-Québec
Première évaporation : 26 février
Objectif de 2020 : 5,7 lb à l’entaille
Rendements en date du 26 mars : 1,2 lb à l’entaille (84 barils)
« Ça coulait timidement, mais là, c’est très bon. On est vraiment partis. Les prévisions météo des prochains jours sont bonnes. On ne pourrait pas demander mieux. Nos fuites sont faites. On se tient à 27 lb de vacuum. On est prêts. On attend l’eau », dit avec entrain Stéphane Verville, copropriétaire avec sa famille d’une érablière de 30 000 entailles près de Victoriaville. Il mentionne que sa production est en avance comparativement aux autres années. Il s’attend à faire une bonne partie de sa saison dans les 10 prochains jours. « Ça s’enligne pour être une excellente année si la température ne nous lâche pas », lance-t-il.