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TROIS-RIVIÈRES — Les producteurs ont tout intérêt à adopter de bonnes pratiques au moment d’empiler leur bois afin d’assurer la sécurité des personnes qui manutentionnent les billes et de faciliter la cueillette de celles-ci par les transporteurs.
Dans plusieurs régions du Québec, les Syndicats de producteurs forestiers multiplient les campagnes d’information et de sensibilisation sur l’empilement du bois.
En vue de réaliser le travail convenablement, le producteur doit tenir compte de deux facteurs importants : l’emplacement et la méthode d’empilement.
L’endroit où les billes seront empilées doit être choisi judicieusement pour faciliter la manutention du bois par le transporteur et respecter la réglementation.
Il faut reconnaître que les règlements municipaux sur la question ne sont pas uniformes. Le producteur a donc tout intérêt à consulter la réglementation de sa localité ou de sa MRC, car on impose parfois une distance minimale pouvant aller jusqu’à 30 m de la route pour limiter l’impact visuel sur les paysages.
Par exemple, sur une route numérotée, il n’est pas permis de charger le bois à partir de l’emprise du chemin publique.
Il peut aussi y avoir des exigences particulières encadrant l’installation des ponceaux pour le fossé à l’entrée du chemin, une largeur maximale de déboisement ainsi qu’une superficie maximale pour l’aire d’empilement du bois.
De plus, si l’empilement est situé loin sur sa propriété, à une bonne distance du chemin principal, le producteur doit s’assurer que le camion-remorque puisse atteindre le bois sans difficulté. Bref, il faut que le chemin du producteur offre une bonne portée pour éviter que le camion s’enlise et assurer un dégagement des branches en largeur et en hauteur.
Il n’est pas rare que des camionneurs refusent de s’aventurer sur un chemin jugé hasardeux. Certes, les producteurs peuvent circuler sans difficulté sur leur chemin avec leur propre véhicule, mais ils doivent prendre en compte les contraintes d’un camion de 50 pieds.
Afin de faciliter l’accès à l’empilement de bois, le chemin idéal devrait donc avoir une surface de roulement d’une largeur supérieure à 12 pieds, n’avoir ni pente ni courbe trop abrupte et offrir un espace permettant au camion de se retourner. De plus, son entrée sera plus large pour faciliter les manœuvres du camion (environ de 20 à 30 pieds).
« Lorsque le camionneur nous en a parlé, on n’a pas hésité à rapprocher notre bois, a expliqué Alexis Bournival, de la ferme Les Terres maraîchères Norvie, à Saint-Étienne-des-Grès, en Mauricie. On s’est rendu compte que notre chemin forestier comportait une pente trop abrupte. Ce n’était pas beaucoup plus difficile pour moi de rapprocher le bois pour éviter des problèmes avec le camion-remorque. »
En hiver, le chemin d’accès doit évidemment être déneigé. Il faut aussi s’assurer que les obstacles sont bien visibles, par exemple les fossés dans lesquels le camion ou sa remorque pourraient s’enliser.
« C’est une question de sécurité et d’économie, explique Benoit Lévesque, technicien forestier au Syndicat des producteurs de bois de la Mauricie. Un camionneur pourrait subir des pertes importantes si l’opération de chargement prend trop de temps parce qu’elle se fait dans des conditions difficiles. »
Si le bois est empilé en bordure d’un chemin employé par d’autres utilisateurs (des villégiateurs, par exemple), le producteur devra prévoir un espace suffisant pour empêcher que le camion bloque complètement la voie. L’opération de chargement ne pourra être interrompue afin de laisser passer un autre véhicule. Puis, le producteur ne doit pas perdre de vue que le transporteur a besoin d’espace au cours du chargement. Il doit donc éliminer les obstacles susceptibles d’entraver l’opération.
« Certains propriétaires hésitent à abattre des arbres, ce qui permettrait pourtant d’avoir un dégagement suffisant pour le chargement, explique Benoit Lévesque. Il faut fournir l’espace adéquat, d’autant plus que le dégagement offre un ensoleillement favorisant le séchage du bois et évitant ainsi son pourrissement hâtif. »
Sur les terres agricoles, l’empilement du bois en bordure des champs semble une bonne solution, mais le producteur ne doit pas perdre de vue que l’arrivée tardive du printemps ou de mauvaises conditions climatiques peuvent retarder la cueillette et ainsi compromettre l’utilisation des champs.
Lorsque les opérations de récolte se déroulent durant les périodes de février à mai, il faut s’assurer d’empiler son bois au bord d’un chemin sec et solide afin de permettre un transport en tout temps.
La sécurité avant tout
Au moment de placer son bois, le producteur doit également considérer la présence de fils électriques et de lignes de haute tension.
« C’est certain que les transporteurs vont refuser de charger le camion si le bois se trouve trop près d’une ligne électrique, explique Benoit Lévesque. Il n’y a pas de risque à prendre, même si ce refus engendre des pertes pour le camionneur qui se sera déplacé inutilement. La sécurité est prioritaire. »
La façon d’empiler est tout aussi cruciale. Les billots tronçonnés doivent être placés perpendiculairement au chemin, et parallèlement dans le cas du bois en semi-longueur.
Le bois empilé avec soin sera plus facile à charger. Il n’est pas rare que l’opérateur de l’équipement de chargement doive « démêler » les pièces de bois pour parvenir à les charger.
Par ailleurs, les usines de transformation de bois exigent souvent de séparer les essences ou groupes d’essences, ce qui oblige à réaliser plusieurs empilements. Dans ce cas, ils doivent être distancés d’une bonne vingtaine de pouces pour favoriser l’aération et ainsi prévenir l’apparition de champignons. Cela permet aussi d’éviter que la pince du camion heurte l’amoncellement de billots se trouvant à proximité de celui qui est en cours de chargement.
L’utilisation de longerons sous le bois est également judicieuse. Ils permettent de réduire le risque que le bois gèle sur le sol et que la terre soit emportée avec le bois au moment du chargement. Le bois livré aux usines doit être exempt de saletés.
Tous ces conseils auront pour effet de faciliter le travail de chargement. Ils favoriseront aussi les bonnes relations entre producteurs et transporteurs et contribueront à la rentabilité des opérations.