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« Ce n’est pas une nouvelle technologie, mais l’apprentissage de son fonctionnement et la connaissance de ses multiples applications peuvent faciliter la vie des forestiers », indique Antoine Larochelle Benoit, président-directeur général de LBprofor, une firme de génie-conseil de Sherbrooke œuvrant dans le domaine de la foresterie.
Dans un article publié récemment sur son blogue (lbprofor.com/blogue/), l’ingénieur forestier expliquait que, bien plus qu’un outil pour se repérer en forêt, le GPS peut être associé à différentes tâches telles que les travaux de voirie, la récolte, le chargement, le transport, la préparation de terrain, le reboisement et même l’analyse de la productivité.
« Au reboisement, par exemple, ça permet de bien délimiter le contour des endroits qui ont été complétés et de faire la séparation des différentes essences qui ont été reboisées. Au niveau de la préparation de terrain, on utilise le GPS pour savoir à quel endroit la machinerie est passée et ensuite on transfère ces informations aux équipes responsables du reboisement », explique Antoine Larochelle Benoit.
Sur les téléphones intelligents ou les appareils de type Garmin par exemple, le GPS présente une marge d’erreur de 4 à 10 mètres environ. Un couvert forestier dense ou un relief montagneux peut occasionner des erreurs de positionnement dû au fait que les satellites n’arrivent pas à créer un lien sans obstacle avec le GPS au sol.
Avenza Maps
Au sein des groupements forestiers contactés par Forêts de chez nous, l’application Avenza Maps semble la plus largement utilisée. Moyennant un abonnement qui lui permet de télécharger ses propres cartes, l’utilisateur intègre dans son téléphone son plan d’aménagement préalablement conçu avec le logiciel ArcGIS. Ne nécessitant pas de réseau cellulaire pour fonctionner, le système GPS du téléphone peut alors être utilisé sans problème.
« Quand la personne se rend sur le terrain avec son cellulaire, elle est tout d’abord capable de se positionner dans son peuplement forestier. Le propriétaire sait par exemple qu’il a une sapinière à récolter et il peut alors se diriger directement au bon endroit », souligne Samuel Poulin, directeur général de Groupement forestier Beauce-Sud.
Ingénieur forestier à Lac-Mégantic, François Martel utilise aussi Avenza Maps avec ses clients. « Pour les gens qui possèdent un lot à bois ou une érablière en production, cette application peut faciliter les travaux sur le terrain. Chaque intervenant peut consulter la même carte et ainsi mieux se coordonner sur les actions à réaliser », souligne celui qui recommande toujours de faire une gestion serrée de la batterie du téléphone afin ne pas tomber à plat à mi-parcours.
« Ça commence tranquillement »
Les deux intervenants soulignent que l’utilisation du GPS n’est cependant pas encore généralisée en forêt privée. « C’est souvent moi qui leur apprends qu’il y a une application pour ça sur leur téléphone. Ce n’est pas encore intégré dans leur pratique », fait remarquer François Martel. « Ça commence tranquillement, renchérit Samuel Poulin. C’est maintenant plus facile d’expliquer le fonctionnement d’Avenza avec les jeunes propriétaires qui ont des lots. »
Propriétaire forestier à Saint-Benoît-Labre, Steeve Mathieu fait partie de ceux qui utilisent régulièrement les nouvelles technologies dans l’accomplissement de ses tâches. Le Beauceron a évidemment Avenza Maps sur son téléphone. « Même quand les peuplements sont rubanés, tu n’es pas toujours certain, mais cette application permet de suivre ton tracé, en enregistrant des points à intervalles réguliers tout au long de tes déplacements. »
Avec sa formation en technologie forestière, Steeve Mathieu utilise également à l’occasion la plateforme de données Forêt ouverte. « C’est pratique quand tu veux acheter une terre à bois. On peut faire de la photo-interprétation. Ça te permet de déterminer la hauteur des arbres, le dénivelé de terrain, etc. », dit-il.
De son côté, Groupe Système Forêt (gsf.ca), entreprise basée à Lévis, a développé deux applications de navigation GPS : GSF NAV pour Android et GSF NAV pour Windows. Ces applications, grâce auxquelles on peut visualiser ses propres cartes personnalisées (lacs, secteurs d’intervention, routes, rivières, obstacles et autres), permettent aussi de se positionner en temps réel, d’enregistrer ses déplacements, de mesurer les distances et les superficies, ainsi que d’utiliser des outils de zoom.
Antoine Larochelle Benoit estime que la technologie du GPS en foresterie se développera encore plus dans les prochaines années grâce aux possibilités offertes par l’infonuagique qui permet de nouvelles collaborations et le partage d’informations; à l’amélioration de la qualité et de la précision du positionnement; et enfin, au développement de nouveaux récepteurs et d’applications encore plus performantes.
Cet article est paru dans l’édition de Forêts de chez nous publié le 2 février 2022