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Selon un proverbe, un arbre qui tombe ne fait pas de bruit s’il n’y a personne pour l’entendre. En tout cas, dans le domaine forestier, on l’entend bien tomber, cet arbre! En cette semaine de santé et sécurité en milieu agricole, je vous parle d’un sujet peu abordé dans cette chronique, celui des travailleurs forestiers, et de mon père, qui a commencé à exercer le métier de bûcheron alors qu’il était encore tout jeune.
J’ai toujours admiré mon père, sa ténacité et son courage de travailler dans ce domaine qui n’est vraiment pas facile, autant physiquement que mentalement et financièrement. Il a longtemps exercé son métier du côté américain. Il partait la semaine et allait bûcher dans le Maine avec d’autres Québécois. Mon père m’a souvent raconté des histoires de bûcherons qui se blessaient ou mouraient au travail, que ce soit en recevant une branche (ou l’arbre au complet) sur la tête ou la colonne vertébrale, en versant sur le côté avec la machine forestière, en se coupant avec la scie mécanique, etc.
Les risques étaient et sont encore bien présents. Ils le sont encore davantage si le travailleur forestier fait cavalier seul et que personne n’est à proximité pour assurer une certaine sécurité et surveillance. Évidemment, comme ce métier s’effectue en forêt, il arrive souvent que personne ne soit dans les parages. Le bûcheron doit alors compter sur sa capacité à se débrouiller pour appeler à l’aide ou sortir lui-même du bois, s’il en est capable, bien sûr. Saviez-vous que l’assurance-vie d’un bûcheron est l’une des plus coûteuses? Ce n’est pas pour rien, je le répète : les dangers sont bel et bien présents et il ne faut pas les minimiser.
Il aurait pu appeler lui-même l’ambulance, vous me direz. Eh bien, il ne possédait pas de cellulaire. Et des bûcherons qui n’ont pas de cellulaire et qui vont bûcher seuls, surtout dans les générations plus âgées, il y en a beaucoup plus que vous ne pensez. Nous sommes malheureusement plusieurs à connaître une personne qui est en fauteuil roulant ou qui a perdu la vie dans un accident de travail forestier.
Je vous présente quelques principes de base pour renforcer votre sécurité en milieu forestier et tenter de prévenir certains accidents :
Avoir une formation professionnelle adéquate ayant préalablement permis d’expérimenter le travail supervisé sur le terrain;
Être accompagné par un proche faisant office de mentor lors de ses premières expériences;
S’assurer de porter tous les équipements de protection nécessaires : gants avec pouces pour scie mécanique, casque de sécurité avec visière et coquilles, jambières (chaps), chemise à manches longues ou manteau non accrochant, bottes de sécurité avec bout à cap d’acier ou en composite;
Faire un usage sécuritaire et responsable de la machinerie;
Garder son cellulaire sur soi et s’assurer qu’il soit suffisamment chargé. Même si vous n’avez pas de réseau, il est quand même possible de joindre le 911;
Éviter d’aller bûcher ou de travailler en forêt (surtout seul) si vous ne vous sentez pas bien cette journée-là. Malheureusement, plusieurs accidents forestiers graves ou mortels sont survenus à la suite d’un malaise ou d’une perte de conscience du travailleur.
Il n’y a rien de plus important que votre santé et votre sécurité. Même si certaines mesures peuvent sembler contraignantes, c’est votre vie et celle de vos proches qui sont en jeu. Soyez prudents!
Besoin d’aide?
Si vous avez des idées suicidaires ou si vous êtes inquiet pour un de vos proches, contactez le 1 866 APPELLE (1 866 277-3553). Un intervenant en prévention du suicide est disponible pour vous 24 heures sur 24, sept jours sur sept.
Pour l’aide d’un travailleur de rang, contactez le 450 768-6995 ou par courriel [email protected].